AccueilAccueil  
  • CalendrierCalendrier  
  • Dernières imagesDernières images  
  • FAQFAQ  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • GroupesGroupes  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • Galway, 2050. Des années sont passées depuis la Grande Guerre opposant les êtres surnaturels de la région. Tous ont été découvert, tous ce sont battus pour le pouvoir et la liberté, jusqu’à ce qu’enfin, une paix fragile soit rétablie dans la ville. Tous se retrousse les manches pour reconstruire les quartiers et leurs habitations mais personne n’est dupe. Depuis l’arrivée des Sauveurs, ce groupuscule de croyants s’étant donné pour mission de décimer la population surnaturelle, les tensions sont d’autant plus forte. Personne n’ose leur résister de peur de ce qui pourrait se produire, même le Maire de la ville a bien du mal à faire face à ses nouveaux arrivants. Serez-vous pour ou contre leur révélation divine ? Que seriez-vous prêt à faire pour sauver votre cité ? Personne n’est à l’abri, personne ne sait ce qui va se passer. La tension monte. Serez-vous là pour prendre par à cette nouvelle ère ?

    neven

    fondateur

    azenor

    fondateur
    Sempiternal
    Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
    -17%
    Le deal à ne pas rater :
    PHILIPS Centrale vapeur HI5900/22 5,2 bar
    59.99 € 71.99 €
    Voir le deal
    Le Deal du moment : -17%
    PHILIPS Centrale vapeur HI5900/22 5,2 bar
    Voir le deal
    59.99 €

    Aller en bas
    Neven E. Miller
    Neven E. Miller
    Vampires
    Vampires
    Messages : 249
    Date d'inscription : 27/10/2019

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Mer 6 Nov - 18:30
    hot:
    Azenor de Castellane
    Azenor de Castellane
    Admin
    Messages : 237
    Date d'inscription : 27/10/2019

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Mer 6 Nov - 18:30
    hot:
    « Marguerite va me tuer pour ses verres en cristal. »

    Mon rire me secoue doucement, ma tête se laissant aller sous les tremblements qui m’animent alors que mes mains caressent doucement sa peau à ma portée. D’un mouvement, je me retire de son emprise, les jambes tremblantes, cherchant appui sur la table ressemblant clairement à un champ de bataille. Mon regard se fixe sur le désastre, les bris de verre, le chocolat s’écoulant encore à même le sol, les fraises à moitié écrasées... Tout est fichu. Et pourtant je ne regrette rien. Bien au contraire. Sauf peut-être ma chemise éventrée. Je l’aimais bien celle-la.

    Je retrouve finalement le confort de ma chaise, lâchant un soupir trahissant l’état de bien être qui me traverse totalement. Je dois encore avoir un sourire un peu con aux lèvres. Tant pis. Tant mieux. Mes yeux plein d’amour tombent sur Neven, le détaille un instant avant d’enfin ouvrir la bouche, glissant une main dans mes cheveux par habitude.

    « Je crève d’envie d’une clope. Toi ? »

    Je n’attends même pas sa réponse pour trouver le courage de me lever. Mes doigts effleurent sa joue un instant tandis que mon regard doit briller de mille feux.

    « Je vais chercher ça. Et de quoi nous mettre à l’aise. Je reviens. »

    Mes lèvres volent les siennes dans une tendresse infinie, en contraste violent avec la manière dont j’ai pu le prendre il y a peine quelques minutes. J’adore ça. Ca étire mes lèvres sur mes joues, une fois encore. Mes mains glissent sur mon pantalon pour le remettre sur mes hanches, bouclant rapidement ma ceinture avant de m’éclipser comme je l’ai déjà fait maintes fois. Cette fois en revanche, pas question de redescendre ensuite. J’attrape tout ce qui nous servira. Ma main part à la rencontre des clopes sur la table basse, le rangeant dans ma poche arrière après en avoir coincé une entre mes lèvres. J’emmène des oreillers et notre couette, rien de plus, avant de rejoindre mon amant une fois de plus. J’étale le tout à même le sol, formant un lit de fortune que j’espère un minimum confortable. Mes doigts récupèrent le briquet dans ma poche pour enfin allumer la cigarette à la commissure de mes lèvres alors que je me déplace jusqu'à la table, récupérant la seule chose de tout le diner ayant miraculeusement survécu à nos ébats. La bouteille de vin. Satisfait, je viens ensuite prendre place au milieu de l’océan de coussins que j’ai ramené. Ma main part à la rencontre de mon amant, l’accroche pour mieux le tirer jusqu’à moi sans lui laisser le moindre choix de protester. Je nous allonge sans attendre, laissant mes iris se perdent dans la splendeur du ciel qui nous surplombe. C’est parfait.
    Neven E. Miller
    Neven E. Miller
    Vampires
    Vampires
    Messages : 249
    Date d'inscription : 27/10/2019

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Mer 6 Nov - 18:31
    Un soupir fourbu filtre à travers mes lèvres lorsque ma tête retombe contre mon avant-bras. L’emprise de mon vampire se relâche autour de mon corps. Mon poignet retrouve sa liberté. Je ne tarde pas à le récupérer précautionneusement, me redressant plus ou moins sur les coudes. Az se retire complètement alors que le timbre de sa voix vole encore dans mon oreille. L’une de mes mains glisse sur mon visage avant que je ne laisse mon attention traîner sur la table qui me soutient encore. Un sourire fend mes joues lorsque je constate les dégâts monstrueux auxquels il faisait allusion.

    - J’irai lui en racheter demain.

    Je marmonne en me redressant enfin totalement sur pied. Mon regard coule sur mon amant, assis sur sa chaise, et s’attarde plus particulièrement encore sur l’expression de son faciès. Cette douceur et cette patience infinie qui le caractérisent tant sont là, saupoudrées d’un sourire sans doute inconscient, chargé de milles et unes choses bien trop belles pour être décrites à haute voix. Ça chauffe mon cœur emprisonné dans ma cage thoracique. Je le laisse venir quérir mes lèvres, incapable de les lui refuser. Incapable de contrôler le battement fébrile et agité de mon organe vital contre ma poitrine.

    - Ouais, grave, soufflé-je d’une voix enrouée.

    Az n’a pas attendu ma réponse. Elle flotte dans son sillage alors que mes yeux fixent la porte par laquelle il a déjà disparu. Un second sourire s’anime à nouveau sur mon visage. Je finis par bouger, étirant délicatement mon corps aux muscles malmenés. Mon bras chahuté par la poigne de mon amant proteste quelque peu alors que j’essaye de soulager l’articulation. Ce faisant, mes pas me guident jusqu’au tas de vêtements balancés à même le sol, entre les couverts éparpillés et le chocolat étalé. Je récupère simplement mon caleçon. J’ai à peine le temps de l’enfiler que j’entends déjà le retour d’Az dans l’escalier.

    Mes doigts s’attardent du côté de la table. J’attrape le bol de fraises et tente plus ou moins de récupérer les quelques fruits encore comestibles qui ont roulé entre les assiettes. Le chocolat restera là. Lorsque je me retourne, l’espace a déjà été aménagé pour s’adapter au changement de programme. La main d’Az se referme sur moi pour mieux m’entraîner sur la couette étendue par terre. Je le laisse me pousser en arrière et accueille avec plaisir ce nouveau cocon de douceur tendre.

    Un soupir secoue à nouveau mon torse alors que je ferme brièvement les yeux, avant de les rouvrir sur les splendeurs de la nuit. J’ai rarement regardé les étoiles. C’est stupide. Je me suis fais la remarque à plusieurs reprises par le passé. Notamment ce fameux soir où je me suis retrouvé sur un lit d’hôpital. C’est complètement fou, mais j’ai l’impression qu’elles s’illuminent à chaque tournant de ma vie, ces foutues étoiles. Elles étaient éblouissantes, juste avant l’événement qui m’a poussé à quitter Lake Charles. Elles m’ont silencieusement nargué par leur absence le soir où je suis mort. Et aujourd’hui, alors que je prends le temps de les redécouvrir avec ma vision de vampire, elles sont à couper le souffle.

    Ma tête glisse sur le côté pour me permettre d’observer l’homme allongé là. Je le contemple sans un mot, pendant que lui aussi se perd dans la beauté céleste. C’est une certitude à présent. Maintenant, c’est Az mon étoile.

    Mes doigts s’invitent de son côté pour prendre la cigarette coincée à la commissure de ses lèvres. Sans le quitter des yeux, je porte à mon tour le bâton de nicotine jusqu’à ma bouche. La magie de cette soirée me grise l’esprit. La signification de tout ça, et les précédentes explications du vampire, reviennent tourbillonner dans mon crâne. Un besoin viscéral anime ma langue avant que je ne puisse y faire quoi que ce soit.

    - Moi aussi, je t’aime, tu sais.
    Azenor de Castellane
    Azenor de Castellane
    Admin
    Messages : 237
    Date d'inscription : 27/10/2019

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Mer 6 Nov - 18:31
    La couette et les coussins nous accueillent à bras ouverts dans leur cocon de douceur. Allongé de tout mon long, je m’étire un instant, chassant les derniers vestiges du plaisir qui reste dans mon corps, laissant mon bras faire un appui de plus derrière ma tête. Ma cigarette aux lèvres, les yeux perdus dans les étoiles, je ne peux pas empêcher un léger sourire flotter sur mon visage. Le bâtonnet de nicotine fait des allers-retours jusqu’à ma bouche sans même que j’y pense, grillant mes poumons un peu plus à chaque souffle. Si il y a bien une chose qui n’a pas changé depuis ma naissance, du moins, c’est ce que je me plais à croire, c’est bien ça. Le ciel chargé d’étoiles qui nous surplombe majestueusement. Pourtant, en ville, elles sont moins nombreuses ou du moins, il est plus difficile de les voir. Mais elles sont bel et bien là, chaque nuit, comme une éternité inaliénable. Un peu comme moi. Parfois, j’en oublie tous les âges que j’ai déjà traversés, toutes les époques déjà vécues. Les années passées comme un claquement de doigts, les vies que j’ai l’impression d’avoir vécues comme si ce n’était pas les miennes. Le temps où j’entendais encore ton rire dans mes oreilles est tellement loin à présent. Et pourtant, ce soir, tu ne me manques plus Elisabeth. Ce soir, je souris en pensant à toi. Ce que je ne pensais jamais être possible. Je suis certain que tu es là, quelque part, à te marrer de me voir amoureux d’un homme comme Neven. T’imaginer rire aux éclats étire mon sourire un peu plus, mène la nicotine jusqu’à ma bouche une fois encore. Est-ce que tu le crois ça ? Que j’ai fini par tomber amoureux après toutes ses années à me l’interdire ? Toutes ses années où j’ai préféré vivre ma vie sans vouloir rendre de compte à qui que ce soit ? Regarde moi maintenant, à me plier en quatre pour cet homme qui a le don de me faire vivre tout et son contraire. J’ai l’impression de renaitre à son contact. Et ca en vaut le coup. Vivre. Pour lui. Je ne voudrais être nul par ailleurs à cet instant.

    La cigarette disparait d’entre mes lèvres, me faisant redescendre doucement sur terre. Mes yeux se posent sur lui, simplement vêtu de son caleçon, explorant ses courbes que je connais pourtant sur le bout des doigts. Lui ne me lâche pas du regard, attirant le mien à sa rencontre alors qu’il tire à son tour sur ma clope. Sa voix perce le silence installé entre nous, provoque mon coeur en un coup de canon brusque. Je n’étais pas préparé à ça. Je n’étais pas préparé à lui. Une fois de plus. Mais d’où sort-il ? C’est tout lui, de me balancer ce genre de chose sans que je m’y attende le moins du monde. Je reste là comme un con, incapable de réagir correctement. C’est la première fois, depuis la ruelle, qu’il me le dit. La première fois qu’il me le dit vraiment. Un éclat de rire m’échappe, pour cacher à quel point ça me chamboule. J’y crois pas. Il n’y a vraiment que lui pour me mettre dans un état pareil, l’air de rien.

    « Ah oui ? »

    Je lui souris. Et enfin, mon corps se décide à réagir. Mon dos se décolle de la couette tandis que je me tourne vers lui, le surplombe de tout mon buste. Mes lèvres atterrissent sur les siennes avec tendresse, font durer l’instant sans pour autant approfondir le baiser. Je soupire contre sa bouche, comblé, grisé par la soirée et tout ce qu’il me fait vivre. Ma bouche relâche la sienne en une caresse, frôle son visage en laissant renaitre mon sourire.

    « Dans ce cas, j’espère que tu es prêt à me supporter toute l’éternité. »
    Neven E. Miller
    Neven E. Miller
    Vampires
    Vampires
    Messages : 249
    Date d'inscription : 27/10/2019

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Mer 6 Nov - 18:33
    Le rire d’Az éclate dans le secret précieux de la nuit. Ce simple son fait courir un léger frisson sur la surface de ma peau. Et dire que je détestais ça, il n’y a pas si longtemps que ça. Un sourire apparaît bientôt sur ses joues, alors que mes yeux continuent de scruter et graver dans ma mémoire les moindres détails de son visage. Je ne veux rien oublier de cette soirée. Vraiment rien. De la courbe ravie de ses lèvres jusqu’à la saveur de la nourriture. Jusqu’à la teinte discrète des lampions et le touché moelleux de la couette contrastant avec la dureté du sol. Son corps se meut jusqu’à moi. Mon regard reste ancré au fond du sien alors que son souffle froid et léger vient caresser mon faciès. Il m’embrasse. A nouveau une douce chaleur chatouille le creux de mon ventre. Elle vient pétiller jusqu’au bout de mes doigts. Mes paupières s’abaissent le temps d’un battement de cœur, juste ce qu’il faut pour que ses lèvres quittent doucement les miennes. Je savoure jusqu’au dernier instant la sensation de son baiser, si chaste et pourtant si significatif, contre ma peau. L’intensité de ses mots m’imprègne tout entier. Toute l’éternité. Ma main se lève vers lui. J’effleure sa mâchoire avant de caresser sa bouche de mon pouce. Un sourire tendre anime alors timidement mon visage en réponse au sien, sans que je ne cesse de le contempler.

    - Parles pour toi.

    Un léger amusement pointe à travers mes murmures. Je repense à toutes ces accrochages, tous ces éclats de voix et ces sautes d’humeur qui ont pu survenir en l’espace de si peu de mois. Tout ça, en si peu de temps. Tant d’émotions, dans un espace aussi minuscule. Entre ces quatre fameux murs que je ne serais plus capable de quitter. Avec cet homme, dont je ne suis plus en mesure de me passer.

    - Il te reste du chocolat, là.

    La fragilité du moment s’éloigne délicatement lorsque mon sourire s’agrandit. Mes doigts quittent son menton pour suivre les traces séchées contre sa tempe. Ma prise finit par glisser dans ses cheveux fous, derrière sa tête, pour me permettre de venir l’embrasser à mon tour. Ma bouche vient chercher la sienne avec plus de ferveur, le temps de quelques secondes seulement. Je glisse mon nez contre le sien, puis, je me redresse sur les coudes pour me reculer et m’extirper plus ou moins de son emprise. Je me redresse en position assise sur la couette, appuyé sur mon bras tendu et vissé par terre dans mon dos. De ma main libre, je guide une nouvelle fois la cigarette entre mes lèvres. La fumée chargée de nicotine descend dans mes poumons tandis que mon attention retombe sur le torse nu du vampire en face de moi. Je m’attarde sur son collier, ce pendentif qu’il n’a jamais ôté depuis que je le lui ai offert. Cette vision fait écho à sa promesse d’éternité. A cette notion si significative pour deux êtres immortels comme nous pouvons l'être. Mon cœur se presse à nouveau contre ma poitrine. Je relève les yeux vers les siens et lui tends la clope à moitié consumée entre mes deux doigts.

    - Est-ce que tu regrettes toujours ta vie humaine ?

    Mes yeux fouillent à la recherche des siens. La curiosité s'éveille au fond de moi. Il y a beaucoup trop de choses que je ne sais pas. Beaucoup trop de choses qui me restent à découvrir sur ses vies passées. Et ce soir, à la lueur tamisée du ciel nocturne, mon âme éprise appelle les réponses qui lui manquent. J'ai besoin d'effacer une partie du mystère si captivant qui l'entoure.
    Azenor de Castellane
    Azenor de Castellane
    Admin
    Messages : 237
    Date d'inscription : 27/10/2019

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Mer 6 Nov - 18:33
    Il y a tant d’émotions dans son regard que je m’y perds complètement. C’est rare de le voir comme ça. C’est rare qu’il se permette d’être si ouvert, sans la moindre moquerie, la moindre petite pique. Ca ne rend que ses tendresses d’autant plus uniques, plus importantes, plus spéciales. La fragilité de notre moment s’envole doucement sur la promesse que nous nous faisons. Sa remarque sur le chocolat que je porte encore sur le visage y met fin dans nos sourires amusés. Je le laisse fondre ses doigts dans mes cheveux, fermant les yeux l’espace des quelques secondes où il m’embrasse à son tour d’un baiser plus prononcé dont je m’attriste de la longueur. Je pourrais passer ma vie à embrasser ses lèvres. A les martyriser de mes dents et à goûter sa langue. Mais toutes les bonnes choses doivent avoir une fin. Alors je le laisse s’éloigner, glisser en dehors de mon emprise alors que je l’imite, m’asseyant en face de lui en pliant mes jambes devant moi. Un soupir passe mes lèvres alors que je me replonge presque aussi vite dans mes pensées. Le bol de fruit me fait de l’oeil à l’autre bout du lit, si bien que je plonge dessus pour le ramener, le déposant entre mon amant et moi avant de prendre une fraise. Je la goûte en récupérant la cigarette qu’il me tend de mon autre main, guidant le reste du fruit jusqu’à sa bouche avant de me lécher les doigts. Sa question me trotte dans la tête, mes yeux le fuient un instant pour mieux le retrouver ensuite.

    « Mes filles me manquent. »

    A nouveau, je fuis son regard, arquant un léger sourire nostalgique sur mon visage. Ma cigarette se fini au bord de mes lèvres, je l’écrase à même le sol avant de me relever légèrement, récupérant le paquet toujours dans ma poche arrière, à présent bien écrasé. Heureusement, les cigarettes n’ont rien. Elles finissent au côté du bol, l’une d’elle à mes doigts en compagnie du briquet allumant sa flamme. Je prends le temps de tirer dessus, ma main s’égarant par habitude près de mon visage, laissant mon bras reposer en équilibre sur mon genou.

    « Je pense qu’elles me manqueront toujours mais... Ma vie de l’époque en tant que telle ne me manque pas du tout. »

    Je laisse la fumée s’échapper de mes lèvres à peine entrouverte, me plongeant dans des souvenirs datant d’un autre âge. Je suis surpris d’encore me souvenir de tant de choses de ma vie humaine. De mon père et de mon frère, des tables de jeux, des faux-semblants propres à la vie de l’époque. C’était un autre monde. Définitivement.

    « Tu n’as pas idée de la chance que tu as. De cette liberté de pouvoir; faire ce que tu veux, vivre comme tu veux, sans que personne ne puisse te punir d’être toi-même. J’aurais voulu vivre cette époque en étant humain. Même si j’aurais sans doute été pauvre. »

    Je ne peux pas m’empêcher d’en rire. Ma vie aurait été tellement différente.... Pas de mariage, pas de fortune, pas de famille, de religion... Rien de tout ça. J’aurais fait des études, serait sans doute devenu professeur. Ou un truc du genre. Mon sourire s’étira un peu plus sur mes lèvres. S’aurait été une toute autre vie.

    « Ma femme me manque parfois pour celle qu’elle était avant que je ne la transforme. Ma meilleure amie. Elle me comprenait mieux que n’importe qui à l’époque. Elle t’aurait adoré. J’en suis certain. »

    Je tirais à nouveau sur la cigarette avant de la lui tendre. Il n’y avait pas la moindre tristesse dans ma voix. De la nostalgie, certes, mais rien de plus. Imaginer Neven rencontrer Elisabeth me paraissait à la fois totalement étrange et à la fois absolument naturel. De toute façon, ce n’est pas comme si cela risquait d’arriver un jour.
    Neven E. Miller
    Neven E. Miller
    Vampires
    Vampires
    Messages : 249
    Date d'inscription : 27/10/2019

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Mer 6 Nov - 18:34
    Mon cœur pétille d’allégresse en comprenant qu’il a décidé de se dévoiler. Je mâche distraitement la fraise calée entre mes dents en focalisant toute mon attention sur lui. Je n’espérais même pas qu’il me parle de la famille qu’il a perdue. La douleur de cette disparition est profondément ancrée au fond de son âme. Az me l’a fait comprendre le premier soir de notre collocation. Il y a des sujets à éviter, et celui-ci en particulier. Je n’essaye même pas de l’interrompre alors que ses lèvres délivrent peu à peu les secrets de son passé. Pourtant les questions envahissent une à une mon esprit, tandis que j’observe et m’imprègne de chaque émotion qui transparait sur son faciès. Je reste simplement attentif, jusqu’à ce qu’un semblant de sourire ne m’échappe. Il aurait aimé que je rencontre sa femme ? La remarque est tellement saugrenue. Mes sourcils se froncent plus ou moins sur mon front alors que je lui lance un regard incertain. Je prends le temps de choisir mes mots, tendant le bras pour récupérer la bouteille de vin posée là, avant de répondre.

    - Présenter ton mec à ta femme ? Tu es sûr qu’elle aurait apprécié ?

    Etrangement, je me sens plutôt mal à l’aise avec cette simple idée. J’ai un léger rire nerveux, avant de me redresser et de me pencher vers lui, récupérant son regard au fond du mien.

    - Elle connaissait ton penchant pour les hommes ? Elle … n’avait pas de problème avec ça ?

    J’ai parlé sur un ton bas, sans m’en apercevoir, comme si je craignais qu’on puisse m’entendre. C’est idiot après tout. Ce n’est pas comme si elle était encore là pour surprendre la conversation. Ce sont peut-être mes idées reçues sur les mœurs de l’époque qui veulent ça. Peut-être bien qu’elle était ouverte d’esprit, sa femme. Pour autant ça ne me donne pas envie de la rencontrer. Un vieil instinct s’ébroue même au fond de moi à cette pensée.

    Je porte le goulot de la bouteille à mes lèvres. Le vin glisse avec délice sur ma langue. J’avale une bonne gorgée d’alcool avant de rire à nouveau, plus sarcastique cette fois.

    - Une chance, ouais, tu parles. Je vis comme je veux, c’est clair. Mais je me suis quand même fait tabasser par une bande de fils de pute parce que je suis homo, Az. Je suis pas certain que les gens aient vraiment évolué sur ce sujet depuis cinq siècles.

    Je hausse les épaules avant de détourner les yeux l’espace d’une poignée de secondes. Certaines rancœurs ont la vie dure. Je rumine ma vieille colère, regrettant déjà de l’avoir laissé pointer le bout de son nez alors que la soirée était si parfaite. Décidé à rattraper le coup, je réoriente presque aussitôt la conversation sur mon amant, et sur ses révélations qui n’attendent que d’être creusées plus profondément.

    - Elles s’appelaient comment, tes filles ?

    Je redépose le Saint-Emillion pour attraper une autre fraise. Mon attention retourne se figer sur lui. Imaginer Az avec des enfants est moins dérangeant. A l’inverse même, l’image a quelque chose de terriblement attendrissant.

    - Tu ne m’avais jamais parlé d’elles avant,
    ajouté-je avec un sourire reconnaissant.

    Quelque part je suis touché de constater qu’il est passé au-dessus de cette barrière qu’il avait imposé dès le début. Qu’il évoque enfin ses filles, alors qu’il est aisé de deviner à quel point elles étaient précieuses pour lui, me serre le cœur. Alors j’essaye de me concentrer sur cette sensation, en tâchant d’ignorer celle, plus sombre et mélancolique, qui me rappelle que jamais plus il ne pourra retrouver ce genre de bonheur avec un gars comme moi.
    Azenor de Castellane
    Azenor de Castellane
    Admin
    Messages : 237
    Date d'inscription : 27/10/2019

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Mer 6 Nov - 18:35
    La tête que Neven tire actuellement me fait lâcher un rire. Ce que je venais de dire semblait définitivement étrange à son oreille. Et pourtant... Mes yeux le détaillent alors qu’il s’empare de la bouteille. Ce n’était pas si étrange qu’il n’y paraissait. Malgré toute la pression de ma vie humaine, mon mariage arrangé et la famille que je n’avais jamais réellement voulu, j’avais eu la chance d’avoir Elisabeth dans ma vie. Au contraire d’être jalouse, elle n’avait jamais manqué de m’encourager à aller voir ailleurs jusqu’à même me poser des questions par la suite. La seule règle qu’elle avait instaurée était que jamais je ne lui mente sur mes coucheries et j’avais tenu ma parole jusqu’à la fin.

    « Je sais. C’est bizarre mais... elle était... Très ouverte d’esprit. Elle était mon amie avant tout. Rencontrer l’homme que j’aime lui aurait sans doute fait très plaisir. »

    Le ton qu’emploi mon amant pour enchainer me tire un nouveau sourire bercé d’amusement. Comme si c’était un secret qu’il ne fallait révéler à personne. Et surtout pas à l’intéressée.

    « Elle me connaissait par coeur Nev. Nous nous sommes connus lorsque nous avions quoi, cinq, six ans ? Nos parents étaient amis. Elle connaissait tout de moi. Y compris mon penchant pour les hommes. Elle en était parfaitement consciente lors de notre mariage et l’a toujours accepté. Nous avons été promis l’un à l’autre à nos onze ans et nous nous sommes mariés quelques années après, comme le voulait la coutume. On a pas eu le choix. Pour nous c’était juste... Une suite logique. »

    Ma main vient à nouveau se servir dans le bol de fruit par sans même que j’en ai réellement conscience. Parler de ça me ramène beaucoup trop dans le passé à mon goût. Il n’en reste que des flashs, de légers bribes de souvenirs éteints depuis longtemps dans mon esprit. Soupirant, j’écoute ce que mon amant vocifère à propos de l’évolution des meurs, de son passage à tabac, juste parce qu’il est gay. Mes yeux s’abaissent sur le bol de fruits avant que je ne mange ma fraise toujours dans ma main.

    « Si quelqu’un avait découvert que j’étais homo, mon père m’aurait pendu le jour même, Nev. Certes, les mentalités de certains n’ont pas beaucoup évolué mais au moins, tu n’as pas été obligé de te marier et d’avoir des enfants que tu n’as jamais voulu. De nos jours, on a même le droit d’avoir des enfants ! Franchement, jamais je n’aurais cru qu’un jour ce serait possible. »

    Et ça suffisait à me remonter le moral. Parce que ça voulait dire que peut-être, un jour, je pourrais encore goûter à la joie d’être parent. Avec lui. Et cette idée à elle seule faisait battre mon coeur sans fois plus vite dans ma poitrine. Mon regard s’accroche à lui, ne pouvant faire autrement que de l’imaginer. Un jour. J’espère.

    Ma main attrape la bouteille qu’il a délaissé. Je l’apporte à mon tour à mes lèvres, goûte ce vin tellement cher en esquissant un sourire à sa question. C’est vrai que je ne lui en ai jamais parlé. Pas une fois, depuis le premier jour où il a débarqué à l’appartement. Et, c’était loin d’être la même ambiance que ce soir. C’était il y a trois mois. J’avais l’impression qu’une année au moins c’était déjà écoulée depuis.

    « Andrea et Deniela. Deniela était la plus âgée. Elle avait onze ans. Andrea en avait cinq. »

    Un sourire triste apparu furtivement sur mes lèvres. Elles étaient beaucoup trop jeunes et pourtant, Deniela était presque considérée comme une adulte à l’époque. Je me souvenais de toutes ses difficultés à accepter l’idée d’un mariage forcé, tout comme je me souvenais parfaitement de tout le soutien que je lui avais apporté pour éviter ça. Au final, elle n’avait même jamais eu la chance de découvrir ce que pouvait être l’amour.

    « Je sais. C’est... Difficile. Encore maintenant. »

    J’enquillais la bouteille avant de poursuivre, comme si le vin pouvait me donner la force de continuer.

    « Elles étaient magnifiques. L’une comme l’autre. Elles ressemblaient comme deux gouttes d’eau à Elisabeth. Andrea plus que sa soeur. Deniela avait hérité de mes yeux. Et de mon sale caractère. C’était une jeune fille brillante, curieuse de tout. Elle passait ses journées dans la bibliothèque, à lire des bouquins parlant le plus souvent de sciences. Elle voulait tout comprendre, tout savoir. Elle était passionnée par le fonctionnement des plantes et de la chimie. Nul doute qu’elle aurait fait de grandes choses, si elle en avait eu la possibilité. »

    Je m’emparais d’une nouvelle cigarette en reposant enfin la bouteille. Au final, lui parler d’elle était salvateur. J’avais envie de lui en parler. J’avais envie qu’il sache à quel point elles étaient incroyables, mes petites filles. Et à quel point je pouvais les aimer.

    « Andrea était un véritable soleil. Elle courait partout, escaladait le moindre arbre à sa portée, au plus grand damn d’Elisabeth qui la suppliait toujours de descendre. Je me faisais toujours engueuler de l’encourager à explorer le monde à sa façon. Elisabeth m’en a longtemps voulu pour ça. Elle avait tellement peur de qu’il arrive un drame qu’elle a même été jusqu’à enfermer Andrea dans sa chambre. Ca n’a pas fonctionné longtemps. »

    Mon rire filtra à travers ma fumée. Tous ses souvenirs me réchauffait le coeur. Toute cette vie, disparue depuis bien longtemps, que j’arrivais enfin à lui partager. Cette soirée avait définitivement quelque chose de spécial. Et puis, une envie fugace s’envola en moi comme une évidence. Je prenais appui sur un de mes bras, cherchant mon portefeuille de l’autre. Je l’ouvris pour en sortir l’une des photos que j’y gardais précieusement. Celle de Neven, évidemment, et celle de mes filles. Ce n’était pas de vraies photos, juste les photos des peintures qui avaient été réalisées, à l’époque. Tout comme celle d’Elisabeth que je gardais dans mon journal. J’apposais un regard tendre sur leur visage, avant de tendre la photo à mon homme avec le sourire.

    « Tiens, regarde. Ca provient d’un tableau que j’avais fait faire, à l’époque. Je ne l’ai plus. Il ne me reste que cette photo. »
    Neven E. Miller
    Neven E. Miller
    Vampires
    Vampires
    Messages : 249
    Date d'inscription : 27/10/2019

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Mer 6 Nov - 18:35
    Je ne peux empêcher un frisson d’horreur de hérisser l’épiderme de ma nuque. Son père l’aurait pendu. Et le mien ? Qu’est-ce qu’il aurait fait ? La question tonne encore et encore sous mon crâne. Est-ce qu'il m'aurait tué s'il l'avait pu ? Est-ce qu’il en aurait eu le courage ? J’ose imaginer que je ne le dégoûte pas assez pour ça. Pour qu’il se salisse les mains. C’est horrible. C’est dégueulasse. Je déteste cette époque où Az est né. Et pourtant, je n’arrive pas à me ranger à son avis. A me dire qu’il a raison, et que j’ai eu de la chance de grandir humain au 21e siècle. La véritable chance qui m’a été offerte, c’est de renaître vampire. A présent, oui, plus personne ne pourra nous punir pour ce que nous sommes. Ni lui, ni moi.

    L’expression d’Az change peu à peu alors qu’il me parle de sa famille. Son regard n’est plus là. Il est perdu quelque part dans ses vieux souvenirs, quelque part dans un autre temps. Je le regarde me délivrer ces mots si précieux pour lui, me décrire ces scènes auxquelles je n’assisterais jamais, mais que je n’ai aucun mal à imaginer. La mélancolie qui émane de lui m’effleure sans jamais réellement m’atteindre. Il y a tant d’amour dans sa voix lorsqu’il parle de ses deux filles, tant de douceur lorsqu’il évoque sa femme. Alors je devine plus ou moins que cette première vie n’était pas si mauvaise. Il l’a aimé, cette existence. D’une certaine manière. Sinon il n’aurait pas cherché à la retrouver lorsqu’il a perdu son humanité.

    Mon attention tombe sur sa main et l’objet qu’il me tend. Je croise brièvement son regard, comme pour m’assurer que prendre la photo entre mes doigts est vraiment ce qu’il attend de moi. Je m’en empare finalement, récupérant au passage de quoi me cramer les bronches. Ma clope se glisse entre mes lèvres tandis que j’étudie avec une grande attention le petit cliché peint. Deux poupées aux yeux immenses et au sourire enfantin apparaissent devant moi. Je reconnais l’expression d’Elisabeth dans les traits de leur visage de porcelaine. Elles ressemblent à la photo de leur mère que j’ai pu apercevoir quelques mois plus tôt. Az n’a pas menti. Elles sont adorables. Enfin je suppose.

    Je récupère un briquet perdu dans les plis de la couette et allume ma cigarette. Une fois fait, je désigne l’une des deux fillettes.

    - C’est elle Deniela, c’est ça ? Celle qui a récupéré ton sale caractère. On dirait bien qu’elle a cette même flamme que toi dans le fond des yeux, têtue comme une mule, et qui ne supporte pas de ne pas tout contrôler.

    Un sourire railleur étire mes joues alors que je relève la tête pour croiser son regard. Je me sens obligé de le chambrer pour ne pas le laisser sombrer trop loin dans cet élan de nostalgie.

    - Andrea me fait penser à ma sœur. Ma mère la coiffait comme ça quand elle était enfant.

    Je tire à nouveau sur ma clope avant de lui rendre la photo, un sourire un peu niais en travers des lèvres.

    - Tu as eu des frères et sœurs ?
    enchaîné-je dans une parfaite transition, me réinstallant un peu plus confortablement pour écouter la suite du récit.
    Azenor de Castellane
    Azenor de Castellane
    Admin
    Messages : 237
    Date d'inscription : 27/10/2019

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Mer 6 Nov - 18:36
    Un doux soupir passe mes lèvres lorsque mon amant s’empare de la photo pour mieux l’examiner. J’admire cette scène en le couvant du regard. C’est étrange, d’arriver à lui parler de mes filles. Etrange et déstabilisant. Je n’en ai jamais parlé. A personne, en fait. Ce n’ai jamais réussi à le faire. Jamais eu envie de le faire, avant lui. Pour la première fois, j’avais envie que quelqu’un sache. Peut-être pas tout. Il me suffisait de penser à mon passé de mercenaire pour me dire que c’était loin d’être une bonne idée. Mais au moins ça. Ce qui me tenait le plus à coeur, avant lui.

    Je tire sur ma cigarette en souriant à sa remarque. Mon regard s’accroche au sien alors qu’il relève les yeux, railleur. Les miens se plissent pour toute réponse, décidant par ce simple fait de ne pas rentrer dans son jeu. Sale gosse. Je reprends la photo que je range tout de suite alors qu’il me rappelle avoir une soeur. Le sourire qu’il affiche en parlant d’elle vaut tout l’or du monde. Il l’aime, ça crève les yeux.

    « Un frère. Un grand frère. On s’est toujours très bien entendu. Jusqu’à ce que nous devenions adulte... Les choses ont quelque peu changées après ça. A cause de mon père, principalement. Il tenait à ce que mon frère reprenne les affaires familiales. Moi, il me détestait. C’était déjà un miracle à ses yeux que j’arrive à avoir des enfants d’Eli. »

    Je tirais sur ma clope une fois encore, laissant ma main libre s’égarer machinalement dans ma tignasse désordonnée.

    « Les meilleurs souvenirs que j’ai avec mon frère, c’est lorsque nous jouions la fortune de notre père aux tables de jeu. Presque tous les soirs, on se retrouvait avec nos amis autour d’une table avec nos cartes, des femmes et beaucoup trop d’alcool. Je ne te dis pas l’enfer pour moi de devoir faire croire à tout le monde que je tenais à rester « pur » pour ne pas me retrouver à coucher avec une de ses filles. Tss... Maintenant que j’y repense, j’ai jamais vu autant de poitrines qu’à cette époque. Quelle décadence. »

    A nouveau, mon rire m’agita doucement alors que je reprenais un peu de vin, constatant l’état de la bouteille presque vide. On allait bientôt se retrouver à court. Et j’avais réellement la flemme d’aller chercher une autre bouteille pour le moment. Alors à défaut, je lui proposait la dernière gorgée, histoire de ne pas la finir seul.
    Neven E. Miller
    Neven E. Miller
    Vampires
    Vampires
    Messages : 249
    Date d'inscription : 27/10/2019

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Mer 6 Nov - 18:37
    Il m’arrache un sourire franc lorsqu’il me raconte les mésaventures de ses jeux d’argent. Imaginer Az entouré d’un harem de femmes chaudes comme la braise s’avère particulièrement amusant. Je glisse ma main devant ma bouche pour camoufler plus ou moins un léger rire alors qu’il parle maintenant de décadence. Bon sang, ce que j’aurais donné pour voir ça. Pour voir sa tête. Il a dû en froisser plus d’une, mon vampire. Avec sa gueule d’ange et ses yeux hypnotiques. Ça n’a rien d’étonnant à ce qu’elles se soient jetées sur lui. Après tout c’est plus ou moins ce que j’ai fait, quelques semaines plus tôt au Fuse. Les pauvres.

    Mes doigts se referment autour de la bouteille alors que le silence se fait. Il semble de nouveau perdu dans ses pensées lointaines, silencieusement ravivées par mes questions. Mes yeux le dévorent de curiosité, captivé par son passé. Qu’il s’ouvre à ce point m’encourage à poursuivre, à tâtonner pour découvrir ce qu’il a vécu. Je termine rapidement les dernières gouttes de vin avant de poser la prochaine question qui me démange la langue. Peut-être bien qu’il finira par se lasser de mes interrogations indiscrètes. Peut-être bien qu’il m’enverra chier lorsque je toucherai un nouveau cordon sensible. Peu importe. Je veux tout savoir de lui. C’est maladif.

    - Est-ce que ton père savait ça ? Que tu jouais son fric ? Je suppose que ça n’aurait pas joué en faveur de votre relation.

    Je souris en portant la cigarette à ma bouche. Je ne m’étais jamais dit qu’Az aurait pu être un sale gamin malin et infernal. L’idée me plaît. Moi aussi j’aurais bien fait ça pour faire chier mon paternel. Sauf que j’aurais claqué la fortune familiale en un rien de temps, sans le moindre doute. Ça n’a été son cas à lui. Ou du moins pas au début. Encore une fois, je me plais à imaginer Az assis à une table de jeu, les doigts perdus autour d’un verre d’alcool, le visage tendu et concentré sur une paire de cartes. C’est foutrement sexy.

    Je redeviens un peu plus sérieux en sortant des tréfonds de mon imagination débordante. Mes lèvres recrachent la fumée cancérigène pendant que mes sourcils se froncent légèrement sur mon front. Je me décide à attaquer le point délicat. Le point qui m’intrigue plus véritablement depuis qu’il en a parlé.

    - Pourquoi il te détestait ?
    Azenor de Castellane
    Azenor de Castellane
    Admin
    Messages : 237
    Date d'inscription : 27/10/2019

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Mer 6 Nov - 18:38
    Les souvenirs se bousculaient dans ma tête. Je me revoyais aux côtés de mon frère à une table, riant aux éclats des blagues douteuses de ses amis déjà ivres morts à nos côtés. C’était trop facile de jouer contre eux lorsqu’ils étaient dans un état pareil. Tout comme il était facile de m’éclipser telle une ombre lorsque mon attention s’était fait happée par l’un des serveurs bien trop sexy à mon goût qui gravitait autour de nous. Si je n’avais pas la chance de pouvoir en profiter comme mes amis pouvaient le faire, en public, je n’étais pas en reste. Loin de là. Combien d’amants avais-je eu à cet époque ? Combien de fois avais-je disparu en pleine nuit pour aller m’enfermer dans une des chambres de la propriété de mon père ? Mon dieu, j’avais pris tellement de risques pour quelques minutes de sexe volées à la dérobée. Si mon père m’était tombé dessus, nul doute que je serais mort avant même d’avoir dessaoulé.

    « Il le savait. Il n’en a jamais rien dit, parce que je n’étais pas le seul à jouer. Si Azel n’avait pas été avec moi, il me l’aurait sans doute interdit. Au final, ça l’arrangeait, puisque je perdais rarement. Azel par contre, était vraiment, vraiment nul. C’était une catastrophe. A croire que les femmes lui tournaient trop la tête pour qu’il arrive à ce concentrer un minimum. Et ça faisait enrager père, d’admettre que j’étais plus doué que lui dans ce domaine. Même si il ne me l’a jamais dit, évidemment. »

    Une oeillade sur ma cigarette, je l’écrasais au sol de la même manière que l’ancienne. Neven n’était pas le seul à avoir eu des difficultés avec son paternel. Loin de là. Très loin même. Il n’y avait jamais eu de violence physique, jamais, mais les remarques, la déception dans son regard, toutes les petites choses semblant insignifiantes à première vue, avait fini par fortement user le lien que j’avais avec lui. Et ça avait commencé dès la naissance.

    « Déjà, il m’a toujours reproché la mort de ma mère. Elle n’a pas survécu à l’accouchement. Elle est morte et je suis né. Pour lui, j’avais tué la femme qu’il aimait. Pour moi, j’avais tué ma mère. Il n’a jamais cessé de me le reprocher, toute ma vie durant. Et puis, en grandissant, il a commencé à avoir honte de moi. J’étais trop loin de l’idée qu’il se faisait d’un enfant mâle. J’étais faible et frêle, je tombais malade très souvent, au point qu’il a plus d’une fois ordonné à mes nourrices d’arrêter de me soigner, espérant juste que la nature se chargerait de moi. Dommage pour lui, ça n’est jamais arrivé. »

    Mes doigts s’emparèrent d’une nouvelle cigarette par automatisme. Parler de mon passé me faisait griller mes clopes les unes après les autres, sans même que j’en ai conscience. Ce dont j’étais conscient, en revanche, c’était du regard que posait mon amant sur moi alors que je lui comptais tout de moi. Et ce regard, je l’adorais. Au point de l’imprimer dans ma tête, au même titre que toute cette soirée pleines de révélations.

    « Ca ne s’est pas arrangé quand j’ai grandi. J’étais comme ma fille, Deniela, je me réfugiais dans les bouquins dès que je le pouvais, alors que Azel courrait déjà les jupons. Il a toujours eu beaucoup de succès avec les femmes. Mon père en était ravi. Mon frère était sa fierté. Loin des bouquins et de ses choses abstraites pour beaucoup à l’époque. La culture était très loin d’être la priorité. Nous savions lire et écrire, c’était déjà bien. Mon père était toujours horriblement vexé que je sache plus de choses que lui, il ne supportait pas ça. Il me disait toujours de prendre exemple sur Azel, de son goût pour les femmes à sa force brute avec ses poings. Combien de fois il ne m’a pas dit à quel point je lui faisais honte de ne pas savoir rendre les coups. Et puis, quand je me suis marié, il m’a juste délaissé. Je pense qu’il était soulagé de ne plus m’avoir dans les pattes. »
    Neven E. Miller
    Neven E. Miller
    Vampires
    Vampires
    Messages : 249
    Date d'inscription : 27/10/2019

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Mer 6 Nov - 18:38
    Je me perds à nouveau dans son récit, comme un gosse captivé devant un dessin animé. Ses mots traversent ses lèvres pour imprimer des images dans ma tête. Az a une manière de raconter les choses qui est captivante. Je l’imagine sans peine terré au fond d’une bibliothèque, entouré d’un calme lourd et religieux. Assis sur un coin de fenêtre, ou avachi en travers d’un fauteuil d’époque, l’esprit perdu entre les lignes de ses bouquins. Un peu comme il le fait encore aujourd’hui. Il les a toujours adoré, ses livres. Un truc que j’ai toujours eu un peu de mal à comprendre d’ailleurs. Et que Az peine encore à me faire respecter, au gré de mes claquements de placard. C’est attendrissant de découvrir cette part de lui. Cette part qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui.

    Je tape ma cendre en dehors de la couette avant de m’emparer d’un autre fruit. La dureté de l’histoire qu’il me conte désormais éveille un élan noir et protestataire au fond de moi. J’essaye d’ignorer ça en me concentrant sur la fraise d’un rouge écarlate que je fais tourner entre mes doigts. Ça me paraît dingue, qu’on puisse l’avoir traité comme ça.

    - Ton père était un pauvre con, Az.

    Je me penche en arrière, lance la fraise en l’air, et ouvre la bouche pour la réceptionner directement sur ma langue. Mes dents se referment dessus. Je m’acharne à mâcher le fruit avant de reporter mon attention sur mon amant. Néanmoins lorsque mes yeux croisent les siens, je ne peux empêcher l’éclat furieux qui m’anime d’y ressurgir.

    - Et tu n’as pas tué ta mère.

    Mon ton est sans appel alors que je laisse mon regard dévier vers l’horizon. Ce qui est réconfortant dans cette histoire, c’est que son père n’est plus de ce monde pour cracher sa haine. Je calme l’agacement né dans mon torse en me perdant parmi les lumières lointaines de la ville. Le chemin doré tracé par les lampadaires et fenêtres allumés à travers les centaines de rues s’étalant sur des kilomètres devant nous capte mon esprit. La vue est superbe. Celle-ci aussi, je n’avais jamais pris le temps de la regarder.

    - Et après tu es devenu un vampire, c'est ça ? Tu as traversé les âges jusqu’à … maintenant. Tu as dû beaucoup voyager ... Ça devait être génial.

    Ma tête se relève vers lui. Un sourire émerveillé effleure mes lèvres sans vraiment que je ne m’en rende compte. Je lui envie un peu cette existence que je lui prête d'office. Découvrir le monde, avec tout l’argent qu’il possédait, ça devait être à sa portée. Glisser à travers les époques. Voir et garder en mémoire ce que plus personne d’autre ne pourra jamais faire. Az a même probablement pu croiser des grandes figures d’Histoire. Combien de rencontres a-t-il bien pu faire ? Combien de vies a-t-il bien pu avoir en cinq siècles ? C’est étourdissant.

    Finalement, cette réflexion en amène une autre au fin de mon crâne. Une nouvelle once d’amusement vient transparaître sur mon visage. Je replie mes jambes devant moi, pour mieux pouvoir me pencher vers lui, caler mes coudes contre mes genoux et appuyer mon menton contre mes poings. Mes yeux s’arriment aux siens. Je scrute ses traits, réellement curieux de connaître ce pan de l’histoire que je m’apprête à lui réclamer.

    - Ça fait pas mal de temps, cinq-cents soixante-huit ans … Tu as eu combien de relations sérieuses après Elisabeth ?

    Mes yeux se plissent d’intérêt alors qu’un sourire vient soulever le coin de ma bouche. Allz dis moi tout, Az. Combien de mecs t’as supporté avant de tomber sur ma tronche ?
    Azenor de Castellane
    Azenor de Castellane
    Admin
    Messages : 237
    Date d'inscription : 27/10/2019

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Mer 6 Nov - 18:39
    Je lui souris largement à sa remarque sur mon père. Il est adorable, de porter tellement de rage à mon paternel sans même l’avoir connu, juste à cause de mon récit. Juste parce qu’il m’a fait du mal. La réflexion qu’il fait à propos de ma mère me touche. Je sais qu’il a raison. Je le sais et pourtant l’idée d’être le responsable de sa mort est ancré en moi comme une vérité qui ne pourra jamais être changée. Il récupère mon attention en imaginant lui-même la suite de mon histoire, il devine mes nombreux voyages sans même, m’imagine visiblement une vie de rêve derrière le sourire émerveillé qu’il porte sur les joues.

    « C’est ça. J’ai parcouru le monde. Je voulais tout voir. Les cultures, les traditions, les paysages, les peuples... Je voulais le vivre autrement que de le lire dans les livres. J’ai vu évoluer le monde sous mes yeux. J’ai rencontré une multitude de personnes, me suis retrouvé dans des endroits fabuleux comme inimaginable. J’ai vu ce que le monde avait de plus beau et ce qu’il avait de plus abjecte. J’ai assisté aux révolutions, à l’abolition de l’esclavage, aux guerres les plus meurtrières... J’ai toujours essayé de suivre le mouvement. Et entre nous, je me suis vraiment éclaté dans les années 70. »

    J’évitais le passage douloureux de ma reconversion meurtrière. J’évitais de lui révéler le monstre que j’avais pu être, l’impact que j’avais pu avoir sur l’évolution du monde. Si je n’avais pas été là, si je n’avais pas vendu mon âme au plus offrant, il était certain que la face du monde en aurait été totalement bouleversée. J’avais eu le pouvoir de faire changer les choses, de rétablir certaines injustices et j’avais choisi l’argent, encore et encore, sans me poser la moindre question sur le bien fondé ou non de mes actes. Aujourd’hui encore, ça me hantais jusque dans mes pires cauchemars.

    A nouveau, après l’avoir observé avaler une fraise, j’en prenais une à mon tour, la glissant dans ma bouche avant de presque m’étouffer avec. Sa question me prit totalement de court. Je toussais dans ma gène, les joues violemment rouges en un coup. Mon regard accrocha le sien chargé de curiosité, pas le moins du monde gêné par sa question. Je me raclais douloureusement la gorge après avoir enfin réussi à avaler le fruit.

    « Eh bien en fait.... »

    J’étais incapable de soutenir son regard plus longtemps. Me griller les poumons avec la clope trainant à mes doigts en revanche, était clairement dans mes capacités.

    « J’ai jamais... Vraiment eu... D’histoire sérieuse... Des amants, des coups d’un soir, j’en ai eu. Beaucoup. Mais jamais de relation à proprement parlé. Ce n’est pas faute d’avoir essayé mais... J’ai jamais eu de chance de ce côté là. Alors j’ai juste fini par abandonner l’idée. »

    Je me sentais cramer sur place. Je me sentais con. Horriblement con. Comment était-ce possible au final ? En cinq cent ans, de ne jamais réussir à avoir la moindre relation sérieuse ? De ne jamais avoir réussi à me laisser suffisamment aller au point de compter réellement pour quelqu’un ? Ou bien tout donner pour finir par me faire trahir ? Dans tous les cas, je finissais par avoir le coeur brisé. J’ai simplement fini par arrêter les frais, pour me protéger.
    Neven E. Miller
    Neven E. Miller
    Vampires
    Vampires
    Messages : 249
    Date d'inscription : 27/10/2019

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Mer 6 Nov - 18:39
    Mes iris ne le lâchent pas un seul instant alors que ma question explose comme une bombe d’eau entre nous. Je me délecte avec une douce mesquinerie des ravages qu’elle a cause chez mon amant, qui de toute évidence ne s’attendait pas à voir la conversation dévier sur ce genre de choses. Quoi ? C’est une interrogation légitime, non ? Que je sache combien de types sont passés par là et y sont restés suffisamment longtemps pour marquer sa mémoire. Mon sourire s’agrandit, railleur à souhait, tandis qu’il tousse et s’étouffe avec sa fraise. J’ai troublé Az. Ça vaut tout l’or du monde. Il évite mon regard curieux et impitoyable, me laissant me délecter à loisir de cette surprenante teinte rouge que prend son visage d’ordinaire si impassible. Ses lèvres s’animent enfin et l’hésitation qui paralyse ses mots achèvent de rendre le tableau parfaitement exquis. Il finit par lâcher le morceau. J’écarquille les yeux en comprenant ce qu’impliquent ses aveux. Mon vampire n’a jamais eu de relation sérieuse. Ce qui veut dire … Ce qui veut dire que je suis vraisemblablement le premier à m’installer pour le long terme dans sa vie. La nouvelle agite mon palpitant d’une étrange euphorie. C’est con. Complètement con. Mais la surprise d’une telle découverte me rend extatique. Ça donne un nouveau relief à ce qu’il y a entre lui et moi. Un truc encore plus précieux.

    Az s’enfonce dans sa gêne. Maintenant je ne résiste plus à l’envie de m’esclaffer, un immense sourire à la fois moqueur et attendri en travers du visage.

    - Attends, tu veux dire que je suis ton premier mec ? Genre plus qu’un plan cul ? Le premier ?

    Je me penche vers lui en laissant éclater mon rire. Ma main vole entre nous, attrape son bras sans crier gare et le tire vers moi sans pouvoir m’en empêcher plus longtemps. Je brise cette distance sage entre lui et moi sans lui laisser le choix. Je réceptionne Az contre mon torse et tombe en arrière sur la couette, incapable de contenir mon hilarité espiègle. Mes bras se referment autour de lui et l’emprisonnent au plus près de moi alors que mon dos trouve la dureté du sol.

    - C’est beaucoup trop mignon pour un vieux vampire aux grandes dents comme toi !

    Je n’arrive juste pas me retenir de le taquiner avec ça, pas alors que mon corps entier vibre d’allégresse. Mes jambes entourent ses hanches et s’emmêlent à leurs jumelles, tout pour l’empêcher d’échapper à mon étreinte tendre et moqueuse. Je le serre aussi fort que possible contre moi. Je m’en fiche de tous ces mecs avec qui il a pu s’envoyer à l’air. De ceux qui ont trahi sa confiance et de ceux qui ne se sont pas montrés dignes de lui. Tout ce que j’en retiens, c’est cette confiance si particulière qu’il a accepté de me confier, en réponse à la mienne. C’est bien trop touchant pour que je reste de marbre.

    Je finis par me calmer alors que je penche la tête vers lui, captif contre mon buste, et que mon nez s’enfouit dans le velours de ses cheveux. Néanmoins je n’arrive pas à décoller ce sourire tenace et heureux de mes joues. Mes paupières s’abaissent, me laissant humer son odeur avec plus de profondeur. Je profite de mon câlin forcé jusqu’au bout, jusqu’aux derniers instants. Jusqu’au moment où il aura décidé de s’enfuir de là pour de bon.

    - C’est une grande responsabilité alors.

    L’étau de mes bras se desserre doucement, laissant mes doigts s’aventurer sur la peau froide de son cou à proximité. Je suis tellement bien là. Je pourrais m’endormir. Contre lui, pour toujours.
    Azenor de Castellane
    Azenor de Castellane
    Admin
    Messages : 237
    Date d'inscription : 27/10/2019

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Mer 6 Nov - 18:40
    Evidemment, ça ne loupe pas. J’ai a peine fini mes explication, rouge comme une pivoine, que mon amant éclate littéralement de rire. J’arrive encore moins à le regarder. Putain, il est sérieux ? C’est tout ce qu’il trouve à faire ? Se foutre littéralement de ma gueule alors que je me livre à coeur ouvert ? Horriblement vexé, je serre les dents en grognant alors qu’il en rajoute une couche. Oui, t’es mon premier mec Nev. T’es content hein ? Ouais, visiblement, ça te fait marrer d’être le premier. Ma clope fait un aller-retour jusqu’à ma bouche alors que mon regard se relève enfin sur lui pour le dévisager, le fusillant du regard. Et en même temps, à quoi est-ce que je pouvais m’attendre en lui balançant une vérité aussi niaise ? A rien, visiblement.

    Tout en continuant de rire, il fini par m’attraper pour me tirer jusqu’à lui. J’abandonne ma cigarette au vol, me laissant entrainé sans le vouloir le moins du monde. Il me piège près de lui dans un câlin forcé que j’essaie de repousser sans trop y mettre la force nécessaire. Gnagnagna. Mignon, ouais, tu parles. J’essaie de me libérer de ses bras en m’agitant, finissant par abandonner alors que mon regard blasé le dévisage. Ca m’apprendra à me confier, vraiment.

    Enfin, il se calme. Enfin, ma prise se fait un peu plus correcte à son encontre. Au delà de ses moqueries, la révélation à l’air de lui plaire, au final. Le sourire qu’il affiche finalement n’a plus rien de moqueur. Plutôt... Amoureux. Tendre. Ca suffit à me détendre encore un peu. Je ne sais pas résister à mon petit vampire m’adressant un pareil regard. Je ne sais pas lui résister tout court, en fait. Un frisson s’empare de moi alors qu’il relâche sensiblement sa prise, que ses doigts s’aventurent sur ma peau à sa portée. Je me fonds finalement dans son regard, m’appuyant plus confortablement sur mes coudes qui entoure sa tête. Ca se paiera mon cher, à un moment où à un autre.

    « Tout juste. Tu es piégé. Maintenant que tu es là, je te garde. Que tu le veuilles ou non. »

    J’affiche un sourire malicieux, juste avant de me laisser aller à l’embrasser. Même si il ne le mérite absolument pas. Mes lèvres se marient aux siennes avec tendresse. Ma langue cherche la sienne alors que j’appuie mon baiser. Mes paupières se ferment d’elles-même. A mon tour de me serrer un peu plus contre lui.
    Neven E. Miller
    Neven E. Miller
    Vampires
    Vampires
    Messages : 249
    Date d'inscription : 27/10/2019

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Mer 6 Nov - 18:40
    La sale trogne d’Az finit par se détendre. Il s’installe plus confortablement au-dessus de moi, surplombant mon amusement attendri de toute l’intensité renversante de son regard que j’aime tant. La teinte rouge de ses joues s’estompe doucement pour laisser réapparaître le blanc ivoire de sa peau parfaite. Pour autant je perçois toujours son cœur battre contre son torse, en écho au mien qui chante pour lui à quelques centimètres de là. Sa voix grave charme mon oreille. Ses paroles me font rire à nouveau. Cette fois pourtant son baiser vient rendre ma joie muette, pour mieux l’entretenir en silence. Je laisse ma langue répondre à la sienne, me laissant réchauffer par cette danse passionnée. Mes doigts filent lentement sur son épiderme à nu. Je me délecte de la courbe de ses muscles, de la forme de ses épaules, puis du touché soyeux de ses cheveux. J’approfondis doucement le baiser en retenant sa tête au plus près de moi. Comme toujours, je suis renversé de constater que mon corps entier réagit à sa présence, à son contact, à ses marques d’affection dans leur plus petite subtilité. Je soupire sans un bruit lorsque le besoin d’air nous pousse à desceller nos lèvres. Je retrouve le bleu de ses prunelles, sans cherchant à dissimuler le sourire sincère qui revient étirer ma bouche encore marquée par la sienne.

    - Ça tombe bien alors. Je ne comptais pas m’enfuir.

    Ma main redescend le long de son corps. Je trouve le contact froid de la chaine qu’il porte autour du cou. Celle que je lui ai offerte, chargée d’un million de significations. Ma prise se referme délicatement autour du cadenas en acier.

    - Merci pour cette soirée, Az.

    Mes mots s’envolent dans un murmure léger. Mais je sais qu’il n’en a rien loupé. Mes paupières se baissent à nouveau alors que je tire sur le collier. Je l’attire à moi, encore une fois, réclamant encore la caresse de ses lèvres. Ca aussi, je ne pourrai plus m’en passer.
    Contenu sponsorisé

    Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT} - Page 2 Empty Re: Une nuit presque comme les autres - Azeven {HOT}

    Revenir en haut
    Permission de ce forum:
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum