Mes lèvres s’invitent sur les siennes, brièvement, avant que je ne troque ma tendresse pour une passion naissante en glissant ma langue à la rencontre de la sienne. La frustration d’avoir été interrompus plus tôt revient à la charge comme un boomerang. Mon entre-jambe gonfle déjà dans mon jeans alors que je tends mes muscles pour me redresser un peu. Mes dents accrochent sa lèvre, l’étire sensiblement avant de la relâcher. Je brûle déjà pour lui, rien qu’en un baiser. Rien qu’en croisant son regard reflétant sa si parfaite fausse innocence. Il était tellement bien parti tout à l’heure...

« Tu disais quoi déjà tout à l’heure ? Que tu ne cesserais jamais d’avoir envie de moi ? »

Mon souffle chaud l’effleure. Ma main glisse sous son t-shirt à la recherche de la peau tendue sur ses abdominaux. Son corps frôlant la perfection. Je suis incapable d’y résister. Incapable de ne pas me laisser aller à embrasser la courbe de sa mâchoire pour mieux attaquer son cou, parcourir sa cicatrice du bout de ma langue avant de descendre bien plus bas, relevant son haut pour m’aventurer sur son ventre. Je te veux Neven. Je n’en ai pas eu assez. Je n’en aurais jamais assez.

Mon sourire se fait plus carnassier, plus provoquant aussi, bien qu’il ne le voie pas. Son insatisfaction émane de chaque port de sa peau. C’est presque palpable, alors que mes mains s’aventurent ardemment dans son dos. Si je mettais fin à ce petit manège maintenant, après l’interruption du paysan, Az me tuerait. C’est tentant, voire carrément alléchant. Mais mes doigts se sont déjà emparés de son t-shirt pour le faire passer par-dessus sa tête. Ses cheveux deviennent encore plus fous après le passage du vêtement. Ça me donne particulièrement envie de fourrager dedans, et de dévorer ses lèvres en même temps. Merde Nev, tu te rends compte de tes envies totalement contradictoires ? Je me redresse entre les coussins du canapé, jusqu’à caler mes épaules contre l’accoudoir. Mes yeux trouvent les siens, pour y plonger avec une ferveur décidée et affamée.

- T’aime les bandeaux, non, de ce que j’ai cru comprendre …

Je fais bien sûr allusion à cette soirée inoubliable qu’il a concocté sur le toit de l’immeuble. Celle-là même a débuté avec un bandeau glissé devant mes yeux, pour garder la surprise jusqu’au bout. Mon regard reste ancré dans le fond du sien. Ce faisant je déchire son t-shirt sans remord. Une bande de tissu en ressort, entre ma prise joueuse. J’ai un sourire provoquant, avant de me relever encore un peu plus. Je me penche vers lui. Ma bouche se presse contre la sienne, avide, insatiable. L’instant d’après, lorsque je romps doucement le contact, je fais glisser le textile sur ses paupières. Mes lèvres effleurent les siennes, les charriant de leur proximité arrogante.

- T’es toujours partant pour me laisser savourer mon gâteau d’anniversaire ? soufflé-je d’une voix rauque, enrouée par le désir brut qui m’embrase de l’intérieur.

Torse nu, les yeux bandés, me voilà totalement à la merci de mon fougueux amant. Sa voix brûlante à mon oreille irise les poils de ma nuque, faisant gonfler mon érection plus encore. Il me rend fou. Je suis bien trop sensible à tout ce qui fait qu’il est lui. Jusqu’à son souffle, jusqu’au timbre de sa voix. Je mords ma lèvre avant de me laisser aller à sourire, impatient de me laisser aller à ses envies. Après tout, c’est son anniversaire.

« Je commençais même à me demander si tu en voulais toujours, à vrai dire... »

Ma voix est rauque de désir, mon corps affamé du sien. Mes lèvres cherchent les siennes, tente de reprendre un tant soit peu l’avantage, pour ne pas complètement perdre le contrôle, en sachant à l’avance que c’est peine perdue. J’aime beaucoup trop ça. Etre ainsi esclave de son plaisir. En être l’instrument. Pour mieux le combler par la suite. Je serais tout ce qu’il veut que je sois.

Cette fois, le frisson qu’il me provoque vient du plus profond de ma chair. Le timbre rauque de sa voix, le sourire mutin aux coins de ses lèvres aux courbes parfaites, et le savoir, les yeux bandés, pendu au moindre de mes désirs, aiguisent plus profondément encore mon envie de lui. Mon cœur bondit d’audace dans ma poitrine, galvanisé, totalement excité. La vision qu’il m’offre me laisse fasciné. Je laisse volontiers sa bouche trouver la mienne. Incapable d’y résister. Incapable de m’en priver. Ma langue se fraye un chemin jusqu’à sa jumelle. Elle la caresse, lentement, d’un appétit sourd et suggestif, tandis que mes doigts courent sur sa nuque. Je puise mon oxygène dans ce baiser. En lui. En tout ce qu’il fait vibrer en moi, et que je pensais endormi pour toujours.

Puis, lorsqu’enfin mes lèvres relâchent les siennes, lorsque je recouvre suffisamment mes esprits pour croiser son regard aveugle, mes mains repoussent ses épaules. Doucement, mais fermement. Je le fais chuter contre le dossier du canapé, pour mieux m’extirper de son emprise, et pour mieux le laisser prendre ma place. Un sourire délicieux prend place sur mes joues. Mes doigts trouvent rapidement la boucle de mon pantalon, défont la ceinture qu’il avait déjà commencé à délasser, et me déshabillent prestement. Une fois libéré de mes entraves, je me faufile au-dessus de lui. J’effleure son torse, son ventre puis son aine. Je me délecte de sa peau, dont le toucher provoque une multitude de courants électriques sous mon épiderme. Arrivées à destination, mes mains font leur œuvre sur ses derniers vêtements. Je l’en débarrasse délicatement, prenant le temps nécessaire pour provoquer son impatience libidineuse. Mon regard glisse sur son corps jusqu’à son visage. Ma bouche vient quérir la sienne, précautionneusement. Comme pour demander la permission. Az pourrait changer d’avis à tout instant. Il pourrait arracher le bandeau à tout moment. Je veux qu’il soit sûr d’avoir envie de me laisser les rênes, et la caresse chaude de ses lèvres contre les miennes semble confirmer ses volontés.

Mes paumes se traînent de nouveau contre ses côtes, alors que j’abandonne son visage voilé pour poursuivre mes baisers brûlants le long de son torse. Ma langue court sur son ventre. Son être semble réagir à mes tortures, anticipant déjà le but ultime de cette descente beaucoup trop longue sur son buste. Mon attention plane une dernière fois vers son faciès, alors que je me retrouve entre ses cuisses face à l’objet de mes désirs. Je m’assure qu’il respecte les règles de ce petit jeu ardent et lascif, et que sa vue est toujours plongée dans une délicieuse obscurité. Satisfait, je laisse mes doigts s’aventurer contre son bas-ventre et sur ses hanches. Juste pour le plaisir de le faire languir. Juste pour le plaisir de le voir frémir d’envie. Moi aussi je peux te rendre complètement dingue, Az. Et enfin, ma bouche se referme sur son érection enflée. Ma prise entoure son bassin alors que je commence un long, lent et cruel, va-et-vient le long de sa verge. Compte sur moi pour te savourer jusqu’à la dernière miette.

Le goût de sa langue quitte la mienne bien trop abruptement à mon goût. Je grogne ma frustration en le sentant s’éloigner, déjà me délaisser pour mieux commencer son petit jeu incroyablement érotique. Il me repousse contre le canapé sans que je ne résiste à sa prise, les sens aux aguets du moindre de ses gestes, du moindre signe qu’il m’accordera. Mon attention cours à la rencontre de ses battements de coeur réguliers à mon oreille, de son souffle trahissant son excitation palpable. Je le sens sourire, je le ressens dans chaque fibre de mon être alors qu’il s’éloigne. Je résiste à mon envie de tricher avec mes mains, le laissant sagement faire ce qu’il désire en les gardant pour moi, brûlant de retrouver le touché de sa délicieuse peau. Il me semble que le temps s’étire bien trop en longueur avant qu’il ne revienne s’installer à sa place, au dessus de moi, me rendant enfin mon oxygène perdue dans son attente horrible. Je soupire d’excitation sous ses attentions tentatrices, sous ses doigts me caressant avec méthode. J’en frissonne de plaisir, laissant les miens s’aventurer sur ce qu’ils ont à leur portée. Je découvre avec délice qu’il s’est entièrement déshabillé, serrant ma prise sur ses hanches rien qu’à imaginer son corps nu danser devant mes yeux bandés. Je gonfle d’autant plus, encore piégé dans ma prison de tissu, avant qu’il ne se décide enfin à me délester de mes vêtements devenus beaucoup trop serrant. Je soulève le bassin pour lui faciliter la tâche, grogne à nouveau sans pouvoir m’en empêcher. Je suis trop pressé, bien trop pressé à l’idée d’être à sa merci, de sentir sa langue prendre possession de mon corps offert au moindre de ses désirs.

Un soupir lascif passe mes lèvres lorsque les siennes viennent titiller la peau de mon torse, après m’avoir offert un baiser renversant à m’en couper le souffle. Mes doigts trouvent refuge dans son dos, remontent dans ses cheveux, les chahutant avec une envie de plus en plus pressante. Je me sens perdre la tête, doucement, comme glissant dans un délicieux enfer. Mon corps se cambre à sa rencontre, ma prise se serre dans ses mèches folles pendant sa vertigineuse descente. Il est atroce. Horriblement grisant. A me faire totalement perdre pieds rien qu’avec sa bouche humide trainant divinement sur chaque parcelle de mon être. Je le sens prendre place entre mes jambes, se glisser jusqu’à l’objet de son désir suprême. Je sens son regard sur mon visage, gémit de sa paume sur mon entrejambe le réclamant à m’en faire mal, plus gonflée que jamais, frétillante d’anticipation. Je veux ta bouche. Je t’en prie. Et enfin, il me libère de ma torture pour m’en offrir une bien plus exaltante encore. Mon corps entier se tend à sa rencontre, ma prise se serre dans son dos, attaquant ses épaules, ma tête projetée en arrière sous les assauts de sa langue captivante. Il me fera mourir. Mes sens se sont tous éteints pour ne se projeter que sur le plaisir si intense qui me submerge, à chaque fois que la chaleur humide de sa bouche me happe entièrement, m’extirpant des gémissements de plus en plus bruyants que je ne tente même pas de retenir. Je fonds entièrement sous ses coups de langue, esclave de ses lèvres me martyrisant de la manière la plus merveilleuse qui soit. Ma langue s’emmêle dans ma bouche murmurant son prénom, déjà si proche du plaisir après quelques vas-et-vient bien trop cruels, totalement irrésistibles.

Mes doigts m’assurent une prise sur ses hanches tandis que mes lèvres le gâtent avec une ardente application. Az s’agite et s’enflamme sous le passage impassible de ma langue. Entendre mon prénom à travers les gémissements de plaisir qui lui échappent aiguise plus finement le feu dévorant qui me noue le ventre. Les actions conjuguées de son corps qui se cambre à ma rencontre et de ses ongles éraflant la peau de mes épaules ne font qu’accentuer encore mon désir. De plus en plus fort. De plus en plus dur. De la plus délicieux façon qui soit. Mon impatience joueuse me fait relever les yeux vers lui, sans que ma bouche ne cesse ses martyrisants vas et viens. La vision de son visage rejeté en arrière, les yeux bandés, les lèvres ouvertes sur l’expression de ce que je lui procure, m’embrase plus que je ne m’y étais préparé. J’abandonne son érection qui enfle dangereusement sous mes caresses brûlantes. Le souffle court, je ne résiste pas au besoin de me glisser à nouveau au-dessus de lui, de retrouver le rythme erratique de sa respiration contre ma peau, et de contempler les traits de ce faciès qui ne peut me voir. Seulement me sentir. Et essayer de deviner mes prochains gestes. Mes doigts se sont faufilés sur son torse. Ont remonté la courbe alléchante de son cou. Et sont venus retrouver leurs marques contre sa nuque. Ma bouche fond au creux de son oreille. Mon ton rauque effleure son épiderme.

- Si tu savais à quel point t’es appétissant …

Un sourire mutin fend mes joues. Je me redresse souplement. Mes jambes se resserrent autour de ses flancs alors que je trouve ma place sur son abdomen. Mon regard ne le quitte pas, le dévorant d’une fascination passionnée. L’une de mes mains s’infiltrent dans mon dos à la recherche de son érection. L’autre prend appuie sur son corps. Je descends sur lui, jusqu’à ce que son membre entre en moi. Je laisse partir un soupir sourd de le sentir de nouveau dans ma chair. Bon sang, sa présence ne cessera jamais de me faire autant d’effet. Mon bas-ventre se tord de plaisir, suppliant. La flamme grandit. Ne demande qu'à prendre entièrement possession de mon être, pour nous laisser brûler au coeur d'un même brasier. Mais c’est un mouvement bien plus lent et bien plus suave que j’impose au-dessus de son bassin. Pour m’en délecter jusqu’au bout. Pour le torturer jusqu’au bout.

Ma raison m’a définitivement abandonné entre ses lèvres horriblement tentatrices. Il me dévore, toujours plus, à croire qu’il veut ma mort dans sa bouche tellement il s’applique à la tâche. Je me laisse fondre sur sa langue maniant si bien son art sur mon membre, me raidit chaque fois un peu plus en sentant le fond de sa gorge atteindre le bout de mon gland. Et puis, au bord du précipice, il fini par me relâcher, me permet de respirer, de reprendre un temps soit peu mes esprits. Je redescends sur terre le temps d’une seconde, alors qu’il quitte sa place pour reprendre ses caresses de ses doigts le long de mon corps. Putain Nev. Mon souffle s’échappe difficilement de mes lèvres. Il m’a totalement anesthésié de plaisir, rendu esclave du moindre frisson offert. Un violent soubresaut me secoue à sa voix au creux de mon oreille, me faisant sourire sous ses mots. Il réveille la bête enfouie au fond de mon âme, la chahute assez pour la provoquer, lui faire grogner de plaisir, prête à se montrer, à mettre fin à son petit jeu terriblement tentant à tout moment. Mes doigts ont remontés son cou, ce sont perdus à nouveau dans ses cheveux, les tirant avec la diabolique envie qu’il en finisse, réclamant ses lèvres qu’il me refuse pour mieux s’emparer de ma queue ne demandant plus que lui. Je résiste à l’envie grandissante d’en finir, de presser le mouvement pour mieux obtenir ce qu’il semble tellement peu enclin à m’offrir. Tu joues avec le feu Nev. Mais il adore ça. Je le sais. Me pousser à bout, me torturer de toutes les façons possible. Ce pouvoir qu’il a sur moi. Que lui seul à sur moi.

Un soupir languissant s’échappe de ma bouche lorsque je le sens enfin. Son être m’entoure, sa chaleur m’enveloppe telle la plus extatique des merveilles du monde. Mes mains s’emparent de ses fesses, accélère le mouvement bien trop lent qu’il nous impose, frissonnant des pieds à la tête. Je le veux entièrement. Je veux le posséder entièrement. Mon souffle se saccade à nouveau, mes mains virevoltent sur son corps alors que je me mords la lèvre, retenant la bête insatiable en moi réclamant son dû. Tu joues trop Nev. Beaucoup trop. Mon bassin le réclame, force le mouvement devenant plus rapide. Plus bestial. Mes doigts glissent jusqu’à son cou, caresse sa jugulaire, titille cet endroit irrésistible m’appartenant plus que tout autre. Je n’y résiste pas, c’est impossible.

Ma poigne se fait dominatrice, le force à se rapprocher au moment même où mes crocs apparaissent, pour mieux s’enfoncer en lui, mordant sa peau délicieusement sucré. Le sang éclate dans ma bouche, serre ma prise sur lui, grognant mon plaisir dans sa chair. Irrésistible.

Son impatience prend le dessous. Si ses yeux aveuglés décuplent les sensations qui le saisissent, en revanche ses mains libres de toute entrave surgissent pour mieux tricher, et reprendre le contrôle que je lui ai dérobé. Je ne proteste pas pour autant. Je n’en trouve même pas l’occasion. Le plaisir lascif qui grandit dans mon être me fait serrer les dents pour mieux contenir les souffles brûlants que m’arrache l’action empressée de ses doigts incrustés sur mes hanches. Mes yeux se ferment par instinct pour mieux savourer l’éclair de luxure provoqué par chaque va et vient de son membre en moi. Je frémis, gronde le désir animal qui m’envahit, avant que mon bassin ne vienne se calquer sur le rythme plus soutenu réclamé par ses mains impérieuses. La force ancienne et bestiale qui le caractérise prend plus de place. Elle grille mes sens, m’étourdit l’esprit. Ses doigts effleurent mon cou, glissent sur la cicatrice laissée par ses crocs quelques mois plus tôt. Cette marque qui nous liera pour toujours. A la vie, et à travers la mort. Ce simple contact me fait perdre pied. Je fonds dans la luxure de cette caresse. Si bien que je ne vois pas arriver son prochain geste. Sa poigne se referme sur moi. Je suis tiré en avant, un quart de seconde avant que ses dents ne se forcent un chemin au creux de mon cou. La douleur est vive mais s’efface presque aussitôt, écrasée et remplacée par l’extase inouïe de la morsure du vampire. Un gémissement incontrôlé filtre à travers mes lèvres contre ses cheveux. Je me laisse complètement allé à sa volonté affamée, incapable de même penser à m’y opposer. La sensation me renverse, comme chaque fois. Je sens le sang s’enfuir sous l’attraction de ce baiser si particulier. La glace et le feu se mêlent à une vitesse vertigineuse dans mes veines. Ma paume s’abat sur son épaule, cherche sa prise, et se referme sur sa tignasse dorée. Je m’y accroche alors qu’un tressaillement plus violent encore que les précédents me traverse. La tendresse animale de ses canines finit par se retirer. Mes mains n’en attendent pas moins pour chercher son visage. Je trouve ses lèvres, les mariant aux miennes sans le laisser reprendre sa respiration. Ma langue se fraye un chemin jusqu’à sa jumelle. J’effleure ses crocs qui ne se sont pas encore tout à fait rétractés. La saveur du sang, de mon sang, contamine mes papilles. L’excitation d’une faim bestiale et insatiable se mélange à celle purement charnelle entretenue par sa verge au plus profond de ma chair. Je l’embrasse plus profondément, sans parvenir à contrôler mes doigts qui s’impriment plus durement sur sa peau, peinant à contenir mes dents qui ne désirent que grandir en réponse au ballet sanguinaire de nos deux langues liées. Le manque d’air brûle mes poumons. Ma bouche le relâche. A bout de souffle. Mon front se pose brièvement contre le sien, le temps de me remémorer comment parler. Le temps de murmurer, contre ses lèvres, un si précieux secret.

- Je t’aime.

Un vent galvanisant me remplit de l’intérieur, prêt à soulever mon cœur comme s’il n’avait pas pesé plus lourd qu’un simple grain de poussière. Mon visage se lève. Je dépose un léger baiser sur l’un de ses yeux voilés, avant de laisser un sourire bien plus mutin reprendre place sur mes joues. Mes bras le libèrent, pour mieux prendre appui sur lui. Mes hanches reprennent alors un mouvement plus franc et plus soutenu autour de son membre. Je cède à ce besoin plus animal qu’il exigeait juste avant. Je cède à cet excès de brutalité, je cède à cette intensité luxuriante. Mon esprit virevolte et sombre dans un gouffre de désirs exquis. Ça grandit contre mes reins, ça brûle jusqu’à la surface de ma peau, alors que mes gémissements rauques ne parviennent plus à rester entassés au fond de ma gorge. Mes doigts courent maladroitement sur le bandeau de mon amant. Je lutte pour ne pas le lui retirer. Pour ne pas retrouver le fond de son regard si particulier lorsque l’explosion viendra. Pour le laisser privé de ce sens et esclave des autres, plus profonds, plus voraces, jusqu’au bout.

Le sang s’engouffre dans ma bouche, exalte mes sens au centuple. Ma prise sur lui se resserre, mes mains s’approprient son corps qui m’appartient entièrement. Sentir son souffle s’égarant dans mes cheveux me rend dingue, un grognement sourd sort de mes lèvres en le sentant complètement s’abandonner aux effets de ma morsure. Jamais je n’ai ressenti un tel plaisir qu’avec lui. Jamais. Le plaisir du sang comme celui de la chair. Mes crocs quittent sa peau, ma langue récoltant les quelques maigres gouttes risquant d’être perdues avant que sa bouche ne reprenne la mienne sans sommation. Je soupire de son baiser, de cette passion dévorante qui me prend aux tripes. Nos langues s’entremêlent, bien trop amoureuses de l’autre pour se séparer de suite. Cette possession de lui, ce violent frisson s’emparant de mon coeur en l’entendant me dire ce secret tellement bien gardé à mon oreille lorsqu’enfin ses lèvres me laisse respirer, résonne en le plus puissant des écho dans ma tête. Le temps s’arrête, il s’étire durant cette maigre seconde durant laquelle l’aveu de mon amant s’infiltre dans mes veines. Jamais ce ne sera un autre. Jamais plus. C’est à cet instant que je le comprends pleinement, que j’en prend l’entière mesure. L’éternité à ses côtés. Je n’ai besoin de rien de plus. Cet amour horriblement dévorant qu’il m’offre sans plus la moindre retenue. Mêlant si divinement notre éternité immortelle à ce sentiment tellement humain que je ne pensais même pas connaitre un jour. Je le réalise pleinement avant que ses mouvements sur mon membre ne reprenne de plus belle dans un vas-et-vient bien plus bestial, bien plus sauvage que ce qu’il nous imposait avant. Mes pensées s’envolent au rythme de ses fesses claquant brutalement sur mon bassin, de ses gémissements de plus en plus confus et puissants à mes oreilles. Mes ongles s’enfoncent dans son dos, lacèrent sa peau, la marque autant que la brûlure de ma morsure dans son cou. Mes gémissements se mêlent aux siens, le réclame, lui et sa jouissance que je sens si proche du but. L’une de mes mains se perd enfin sur son membre entre nos corps, l’emprisonne pour mieux l’emmener jusqu’à l’extase en même tant que le plaisir me submergeant de sa vague envoûtante. Je résiste jusqu’au bout à l’envie d’arracher mon bandeau pour me perdre dans ses yeux, pour le voir jouir sous mes derniers coups de butoir. Jusqu’au bout.

Mon souffle s’emballe dans mon torse. Le plaisir monte en flèche contre mes reins, d’autant plus aiguisé par le jeu de ses ongles contre mon dos. Sa main glisse entre nous. Il prend possession de mon membre, pour le bonheur de me voir flancher. Mes gémissements dansent avec les siens. Ma peau brûle contre la sienne. Mon corps vibre en harmonie avec les courbes du sien. La jouissance me renverse. Brutale. Délivrante. J’explose entre ses doigts, ma prise crispée autour de lui comme si, plus jamais, je ne voulais être séparé de lui. Ma respiration meurt dans ses cheveux, alors que toutes mes forces m’abandonnent dans un état de quiétude exténuée.