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  • Galway, 2050. Des années sont passées depuis la Grande Guerre opposant les êtres surnaturels de la région. Tous ont été découvert, tous ce sont battus pour le pouvoir et la liberté, jusqu’à ce qu’enfin, une paix fragile soit rétablie dans la ville. Tous se retrousse les manches pour reconstruire les quartiers et leurs habitations mais personne n’est dupe. Depuis l’arrivée des Sauveurs, ce groupuscule de croyants s’étant donné pour mission de décimer la population surnaturelle, les tensions sont d’autant plus forte. Personne n’ose leur résister de peur de ce qui pourrait se produire, même le Maire de la ville a bien du mal à faire face à ses nouveaux arrivants. Serez-vous pour ou contre leur révélation divine ? Que seriez-vous prêt à faire pour sauver votre cité ? Personne n’est à l’abri, personne ne sait ce qui va se passer. La tension monte. Serez-vous là pour prendre par à cette nouvelle ère ?

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    Azenor de Castellane
    Azenor de Castellane
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    We're just strangers - Azeven Empty We're just strangers - Azeven

    Mer 6 Nov - 17:52
    Il est quatorze heures lorsque j’ouvre enfin les yeux. Mes iris s’impriment dans la blancheur d’un plafond que je ne connais pas. Je fronce les sourcils, essayant de rassembler mes idées, de me souvenir de ce qui s’est passé la veille. Je me rappelle de ma dispute avec Neven, de mes aveux sur mes sentiments, de la porte qui claque dans mon dos alors que je fuis la situation. Mon service, les verres qui s’enchainent, les heures qui passent et ce besoin d’oublier de plus en plus présent qui pulse dans ma tête. Je me souviens des shots que je me suis servi, pour une fois, pour essayer de ne plus y penser, à cette tête de courge qui me sert de colocataire. Mais rien y fait, il m’est resté dans la tête, encore et encore, jusqu’à ce qu’enfin, mes yeux croisent ceux d’un inconnu au sourire timide. Cet inconnu a qui appartient le lit dans lequel je suis encore allongé. Je ne connais même pas son nom. Mais je m’en fou. Tout ce qui m’importais hier, c’était de passer la nuit avec lui pour tenter de te faire disparaitre de mes pensées. Et l’alcool aidant, ça a marché. Au moins pour quelques heures, pour quelques coups de langues pressées et quelques coups de butoir. Puis, c’est le trou noir. Moi qui m’endort comme une masse, pour ne me réveiller que maintenant, en plein milieu d’après-midi. Ca fait longtemps que je n’ai pas dormi autant. Ca me fait un bien fou. Même si je sens comme une pierre ayant remplacé mon coeur. Une pierre si lourde que j’ai dû mal à me mouvoir pour me relever. Je me glisse sur le côté du lit pour m’asseoir, mes yeux s’égarent sur le paysage à travers la fenêtre. Le ciel est gris, des trombes d’eau en tombe sans s’arrêter sur les toits des immeubles juste en face. J’ai de la chance, je n’aurais pas trop de mal à rentrer malgré l’heure tardive. Mon regard quitte le ciel pour chercher mes affaires, retrouver mon paquet de clope pour en glisser une entre mes lèvres avant d’enfiler mon jeans. Mon amant d’un soir apparait derrière moi, j’entends ses pas sur le plancher grinçant.

    « Enfin réveillé ! Bien dormi ? »

    Je ne lui réponds qu’un vague grognement. J’ai pas envie de lui parler. D’ailleurs je ne le regarde même pas, trop occupé à me rhabiller en vitesse. Il tente une approche que j’évite soigneusement, lui offrant l’ombre d’un sourire avant de me lever pour boucler ma ceinture. Enfin, lorsque je récupère mon t-shirt, mes yeux croisent son visage rempli d’espoir. Cet espoir que je connais pour l’avoir vu dans le regard de mes amants d’une nuit plus d’une fois. Il me glisse un bout de papier, l’air presque gêné, sur lequel est inscrit son numéro de téléphone. Je le zieute une seconde en tirant sur mon haut pour le mettre en place, juste avant que mes doigts ne récupèrent le bâtonnet de nicotine entre mes lèvres.

    « C’était sympa. Je vais y aller.»

    Il comprend tout de suite, heureusement. Son sourire se fane, il cache à peine sa déception en quittant brusquement mon regard alors que je me glisse déjà derrière lui pour enfiler mes chaussures.

    « Il a de la chance. »

    A nouveau, mes yeux le fixent alors qu’il me dévisage. Je soupire, hausse les épaules d’un mouvement las en faisant mes lacets.

    « J’suis pas sûr de ça... »

    Le silence me réponds. Il ne cherche pas à me retenir, préférant juste quitter la pièce. Je sais où est la porte, je pourrais me débrouiller dans lui pour partir. Je m’assure de ne rien avoir oublier avant de la passer, ne lui offrant rien d’autre qu’un coup de vent en partant. Je descends rapidement les escaliers, recouvre ma tête de ma capuche en sentant le stress commencer à pousser dans mon ventre. J’aime pas ça. Sortir en plein jour, même si l’orage gronde au dessus de ma tête. J’ai à peine passé la porte de l’établissement que je me précipite à pleine vitesse en direction de l’appartement, prenant soin de passer par les petites ruelles. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, mes pas m’amènent jusqu’à la porte de mon appartement. Ma main va pour activer la poignée avant de s’arrêter brusquement. Un sentiment de culpabilité détestable me tord le ventre. Un sentiment qui n’a pas lieu d’être. Pourquoi faut-il que je ressente ça ? Pourquoi est-ce que je me sens coupable alors que je n’ai rien fait de mal ? C’est stupide. Et puis, il y a ce malaise aussi. Les derniers mots que j’ai prononcés, le regard rempli de méprit qu’il m’a adressé avant de disparaitre pour laisser place à la surprise. Est-ce que je fais bien de passer cette porte ? Si ça se trouve, il aura déjà plié bagage de toute façon. Peu importe ce qui m’attends derrière cette porte. Mes doigts s’abattent sur la poignée, poussent la porte alors que j’ignore les battements de mon coeur de plus en plus fort dans ma tête.
    Neven E. Miller
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    We're just strangers - Azeven Empty Re: We're just strangers - Azeven

    Mer 6 Nov - 17:54
    Ça fait des heures. Des heures que j’ai la tenace impression que les murs de l’appartement se referment peu à peu sur moi. J’ai pas foutu le nez dehors. L’idée même a déserté mon esprit lorsqu’Az s’est cassé sans se retourner. J’ai attendu qu’il revienne. Toute la nuit. Avec une drôle de sensation dans le fond du ventre. Seconde après seconde, j’ai ruminé tout ce que nous avons pu nous balancer au visage. Toute l’ambiguïté de ses dernières paroles avant qu’il ne se volatilise.

    Mais il n’est pas revenu. Les bouteilles d’alcool que j’ai trouvé dans les placards se sont vidées trop vite. J’ai cramé toutes mes clopes. Les premières lueurs du matin se sont pointées, et avec elles, la certitude que j’ai merdé comme un connard. Je ne suis pas certain d’avoir réussi à dormir. Je me suis tellement concentré à essayer de me torcher la gueule que j’en ai un peu perdu la notion de la réalité. Morphée a dû m’arracher laborieusement deux ou trois heures de sommeil en travers du canapé. Je n’ai même pas tenté de rejoindre le lit. La perspective même de me coucher dans ces draps avant qu’il ne rentre, avant que les choses aient pu être mises à plat, était impensable.

    Je me fais l’effet d’un lion en cage à présent. L’air de l’appartement me rend dingue, un peu plus à chaque seconde qui passe. L’envie d’aller le chercher m’a démangé les tripes. Elle a été dévorée par l’appréhension de quitter l’immeuble et de manquer son retour. Par la peur du soleil. Et peut-être aussi par la crainte de le confronter. Surtout.

    S’il lui était arrivé un truc ? Et si quelque chose de plus fort que nous lui était tombé dessus ? Pourtant, je suis intimement persuadé de la force d’un vampire comme lui. On ne vit pas cinq cents ans sans développer un fort sens de survie. Mais je n’arrive pas à chasser ce sentiment qui me tort les entrailles. S’il ne revenait pas ? S’il était parti ? Pour de bon. Pour toujours. Y penser me donne l’impression de sombrer dans un gouffre sans fond.

    J’ignore depuis combien de temps je suis ainsi. Planté au milieu du canapé. Les coudes vissés sur les genoux, mon visage perdu dans mes paumes. Les doigts crispés autour de mes cheveux fous. Ma conscience erre dans les méandres chaotiques de mon esprit éreinté. L’idée d’être à nouveau seul m’empêche de respirer.

    Il me semble rêver lorsque la clenche de la porte s’active. Mes yeux se rouvrent dans le vide. Le bruit des pas sur le parquet de l’entrée me fait réaliser que quelqu’un est véritablement entré dans l’appartement. Quelque chose de vif et de presque douloureux fait bondir mon cœur dans ma poitrine. Mes bras se baissent fébrilement alors que je relève la tête. Mon souffle se réanime brusquement. Je me lève sans en avoir vraiment conscience. Le flou d’émotions qui boue dans mon estomac me pousse à bouger. Il est revenu. C’est Az.

    C’est là que son parfum me percute avec la violence d’un train lancé à pleine vitesse. Le soulagement n’a pas le temps de poindre sous mon crâne. Je me tends brutalement. C’est son odeur, mais pas seulement. C’est mêlé à celle du sexe. A celle d’un autre homme. Quelque chose s’éteint au fond de moi. Un voile animal tombe sur mes yeux alors que le vampire contenu et nerveux qui gratte contre mes chairs depuis des heures gronde sauvagement. L’image d’Az en train de s’approprier le corps de quelqu’un d’autre s’incruste dans ma tête. C’est plus fort que moi. Je perds le contrôle.

    Mes instincts bestiaux ont enflammé le sang dans mes veines lorsqu’il apparaît à l’orée du salon. Je suis déjà sur lui. Mes poings se referment sans délicatesse sur le col de sa veste. Je le plaque violemment contre la porte de la salle de bain. L’odeur m’emplit tout entier. Lui, et cet autre type. Cet enfoiré qu’il a baisé toute la nuit. Et probablement toute la matinée, au vue de l’heure à laquelle il daigne réapparaître. Le résultat de ses ébats lui colle à la peau. Ça empeste. Ça me donne envie de vomir. De retrouver ce chien qui l’a gardé loin d’ici, de lui ouvrir le ventre et de le massacrer. L’envie agressive explose dans mon être tout entier. Je feule sans pouvoir m’en empêcher. Mes crocs jaillissent déjà alors que je relève une lèvre écœurée. Mes yeux se plantent dans les siens. La fureur grossit dans mon torse. Encore. Toujours plus. Elle s’insinue dans chaque fibre de mon corps. Je ne reconnais pas la voix qui tonne entre mes dents serrées.

    - J’espère que tu l’as vidé de son sang après avoir remonté ton froc. Parce que je vais lui faire la peau à ta sale pute !
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    Mer 6 Nov - 17:54
    Je passe la porte d’entrée, la referme en douceur avant de m’avancer dans le couloir tête basse. Je le sens, il est là, tout près. Et je ne sais pas comment je vais réagir, comment lui va m’accueillir. Mes émotions me tordent le ventre. Il est trop tard pour faire demi-tour. Trop tard pour retirer les derniers mots que j’ai prononcé hier. J’aurais voulu avoir la patience d’essayer de le raisonner, d’essayer de lui faire comprendre... Et maintenant, je n’avais plus d’autre choix que de lui faire face. Maintenant.

    J’ai à peine levé mes yeux pour les glisser sur lui qu’il est déjà sur moi, m’empoignant sauvagement par le col pour mieux me plaquer brutalement contre la porte de la salle de bain. Mon souffle se coupe furtivement lorsque mon dos heurte le bois de plein fouet. Mes mains se sont déjà plantées sur ses poignets alors que j’accueille son regard enragé. Ses crocs sortent à l’image de l’animal qui l’habite, plus furieux que jamais avant de lancer ses mots empoisonnés. Je grogne à mon tour, sentant la colère et le mépris prendre le pas sur la surprise. Mes crocs surgissent sous la rage qui à soudain prit possession de toutes les fibres de mon être. Un grognement surgit de ma bouche, incontrôlable, se mariant avec le regard froid que je lui lance.

    « Pitié, tu vas pas me faire le coup du mari jaloux ! »

    Je le repousse avec violence, le faisant lâcher sa prise pour mieux aller s’écraser contre le mur d’en face. Mon coeur crie à l’aide alors que je m’avance dans le salon sans le lâcher du regard. Comment ose-t’il ? Comment ose-t’il putain ?!

    « J’ai suivi ton conseil. C’était pas ça que tu voulais Neven ? Que je me détende ? »

    Mes lèvres se déforment sur mon visage en un sourire mauvais. J’ai mal. Tellement que je veux le faire souffrir aussi. C’est égoïste, puéril, méchant. Mais je m’en fou. Je m’en fou complètement. La limite est dépassée. Il n’y a pas de retour en arrière. Il n’y en aura plus jamais. Tout avait volé en éclats, explosé pour ne laisser que la tristesse rongeant mon coeur. Putain, qu’est-ce que j’étais con de m’être fait avoir une fois de plus. Qu’est-ce que je m’en voulais de vouloir à ce point me jeter sur lui pour effacer ma nuit précédente.

    « Puis c’est pas comme si c’était du sérieux entre nous pas vrai ? »

    Je quitte son regard pour me glisser dans la chambre, ignorant royalement le bordel monstrueux qui règne dans l’appartement et les divers bouteilles d’alcool étalées un peu partout. Je l’ignore lui qui me dévisage encore de toute sa haine, de tout son méprit. J’essaye de faire taire les battements de mon coeur résonnant horriblement dans mes oreilles. Je vais partir. C’était la seule solution. Fuir. Ne pas lui faire face. Pas comme ça. Fuir mes sentiments et tout ce que je risque de perdre si je reste. Je refuse de le perdre. Même si c’est sans doute trop tard pour ça.

    J’attrape mon sac à dos, quelques fringues que je fourre dedans à la va-vite avant de le refermer sans attendre, le glissant sur mon épaule pour mieux retourner dans le salon. Je l’évite soigneusement, traverse l’appartement sans un regard pour ce qui m’entoure. Je fuis. Une fois de plus.
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    Mer 6 Nov - 17:56
    La violence de sa réaction est à la hauteur de ma fureur. Il me repousse brutalement. Mon dos se fracasse sans ménagement contre le mur. Az s'avance dans la pièce. Ses yeux brillent d’une manière que je ne reconnais pas, perdu entre une colère sans nom et quelque chose d’autre que je ne saisis pas. Mon corps réagit à peine le heurt absorbé. Je quitte le mur dans l’objectif de lui sauter à nouveau à la gorge. Je n’arrive pas à y croire. Je n’arrive pas à croire ce qu’il a fait. L’odeur qu’il porte sur lui me rend fou. Mes envies assassines tonnent sous mon crâne. Me hurlent de lui bondir dessus, de lui faire regretter ce parfum qui lui colle à la peau. Mais les mots qu’il me balance comme des lames aiguisées m’ébranlent tous un à un. La part humaine au fond de moi se tord. Touchée, durement blessée. Je ne parviens pas jusqu’à lui. Mes pas s’arrêtent, figés par la haine venimeuse qu’il crache. C’est finalement son regard empreint d’animosité qui achève de me souffler sur place.

    C’était pas comme si c’était du sérieux entre nous.

    Je retrouve cette désagréable sensation de me prendre un coup de poing en pleine gueule. Il se détourne, me laissant planté là. L’effluve qu’il traîne derrière lui flotte dans son sillage et achève de me compresser la poitrine. Le souffle me manque à nouveau. J’te déteste tellement Az. Tellement !

    - Tu me dégoûtes.

    L’animal au fond de moi a dû activer ma langue. Je le sens comme acculé au bord d’un dangereux précipice. La colère me fait presque trembler. Elle grésille sous mon épiderme comme un courant électrique instable et explosif.

    - Tu me dégoûtes putain !

    L’oxygène passe à nouveau dans mes poumons, mais mon cœur ne bat définitivement plus dans ma poitrine. Mes jambes se réactivent. Je le suis jusque dans la chambre.

    - Tu m’interdis de sortir d’ici et tu me balances ça ?! Tu me sors tes … tes révélations incompréhensibles, et tu pars baiser le premier connard qui passe ?!

    Je reprends difficilement mon air tandis que mes doigts s’insinuent nerveusement dans mes cheveux. Les sentiments se percutent de plein fouet dans mon esprit. Je force mes lèvres à se taire. A ne pas en dire plus. J’ai jamais été voir ailleurs depuis que je vis sous son toit. Pas une fois. Pas parce qu’Az m’a dissuadé de mettre le nez dehors, mais parce que j’en étais foutrement incapable. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, de tirer mon coup avec le premier type à croiser mon chemin. Mais ça n’a pas fonctionné. Je n’ai jamais pu aller jusqu’au bout. Il y avait ce truc au fond de mon crâne qui m’interdisait même de poser mes mains sur un corps inconnu. Ce même truc qui saigne dans une souffrance silencieuse, détruite sous le tranchant impitoyable de ses paroles. Az n’a pas besoin de savoir ça. Vraiment pas.

    - Qu’est-ce que tu fous ?

    Il passe de nouveau devant moi alors que les dernières choses qu’il m’a dit hier soir tourbillonnent encore dans mon esprit. Je prends subitement conscience de son sac à dos bourré d’affaires sur son épaule. Il se casse. Il m’ignore royalement, et il se casse. Mes mains s’abattent à nouveau sur lui et le pousse sur le côté avant qu’il n’atteigne l’entrée. Une panique sourde hurle dans ma tête.

    - T’as pas le droit de te barrer comme ça !

    Ma voix flanche et se casse sur les derniers mots. Je me hais pour ça. Mes pieds trébuchent contre un meuble dans mon dos alors que j’essaye de bloquer le passage vers la portée d’entrée. Je sers les dents.

    - T’es un putain de lâche, Az.

    Ma respiration s’agite dans mon torse.

    - Tu vas retrouver ton mec c’est ça ? T’as trouvé quelque chose de plus intéressant que ma gueule pour passer le temps ?

    L’idée même me fait suffoquer. Mes doigts se referment sur une bouteille vide posée là. Je la lui balance au visage sans même réfléchir. Je te déteste de toute mon âme.

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    Mer 6 Nov - 17:57
    Je le dégoûte. Je le vois autant que je l’entends me le dire plus d’une fois alors que je prépare mon sac à la va-vite. Il n’y a rien de plus à dire que ça. C’est simple, limpide, rempli de toute la haine qu’il retenait sans doute en lui depuis déjà deux mois. Je me souviens de ce regard qu’il m’adressait le premier jour, ce fameux premier jour où il m’a traité de taré avant de se barrer. Il lui ressemble à présent, ce même regard animal gavé de rancoeur qu’il m’adresse et que je fais en sorte de fuir. Je ne réponds même pas à sa question alors que je passe la porte de la chambre pour me ruer vers la sortie. Mais il m’en empêche, m’attrape pour me balancer dans un coin de toute ses forces, m’empêchant d’atteindre mon objectif pour vociférer ses mots à mon oreille. Son timbre cassé chahute mon coeur devenu pierre comme une vive brûlure. J’ai pas le droit de me barrer comme ça ? Mon regard le dévisage à nouveau alors que je reprends mon équilibre. Il se déplace, me barre la route en me traitant de lâche. Je ne suis qu’un lâche. Un lâche qui fuit parce qu’il ne sait rien faire d’autre. J’ouvre à peine la bouche qu’il me coupe la chique, faisant froncer mes sourcils sur mon front. C’est vraiment ce qu’il pense ? Que je vais retrouver ce gars dont je ne connais même pas le nom ? Ma colère s’essouffle toute seule une fraction de seconde. J’ai soudainement envie de le prendre dans mes bras. De le rassurer. De lui dire que cet inconnu n’est rien et ne sera jamais rien. Mais je n’en ai pas le temps. Mon bras se lève par automatisme, interceptant de justesse la bouteille qu’il m’envoie en pleine tête pour mieux s’écraser contre le cuir que je porte dans un bruit de verre explosé. Je grogne de fureur, oubliant tout des quelques secondes de lucidité qui m’ont traversée. Tu te fais du mal Nev. Tu te fais du mal et tu m’en fais aussi.

    « Dégage de mon chemin ! »

    Je crache mes mots comme un venin mortel, laissant un grondement sourd passer mes crocs acérés faisant bondir de plus belle mon âme vampirique. J’ai envie de le cogner, de lui faire regretter toutes nos disputes, tout cet espoir qu’il a fait naitre en moi. Toutes ses petites phrases à double tranchant qu’il m’a envoyer tellement de fois. Je veux effacer ses mots d’amour, le manque, les rires, tout. J’ai tellement eu tord bordel. Je regrette tellement. A commencer par cette fameuse nuit où je lui ai sauvé la vie. On n’est rien l’un pour l’autre. Rien du tout. On est juste des étrangers. Des étrangers qui se sont retrouvés à cohabiter de force par ma faute. Jamais je n’aurais dû le sauver. Jamais je n’aurais dû suivre mon instinct pour une simple baise de vingt minutes dans les toilettes du Fuse. Jamais.

    Je m’avance vers lui, ma main s’abat sur son épaule pour le dégager de mon chemin sans attendre une seconde de plus, emporté par la violence de la colère qui me ronge les tripes, le faisant presque voler jusqu’au canapé. Mon pas décidé passe le couloir, ma main empoigne la poignée dans un geste rageur avant que je ne fasse claquer la porte sur moi, la faisant trembler au point de presque se démettre de ses gongs. Va te faire foutre Neven. Je me barre, comme toi avant moi. Je te fuis toi et ta putain de jalousie infondée. Toi et mes sentiments que je laisse sur cette foutue porte qui a presque explosé. Je te déteste Nev.
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    Mer 6 Nov - 17:57
    La porte claque encore, mue d’une violence inouïe, pour la seconde fois en l’espace de deux jours. Le bruit me fait le même effet que la première fois, en plus fort. J’ai l’impression que c’est moi qu’elle vient de frapper, que ce sont mes états d’âme qu’elle vient de percuter, dans un claquement brut et impitoyable. Il est parti. Cet enfoiré. Il est parti sans une once d’hésitation, avant que je n’aie pu retrouver mon équilibre. Je me retrouve seul au milieu de la pièce. Abandonné à mon sort. Une fois de plus, parmi tant d’autres. La colère qui m’enserre le cœur est douloureuse. Beaucoup trop douloureuse. Je fais quelques pas vers la cuisine. Mon regard croise la porte résolument close. Cette vision me procure une bouffée d’angoisse. La certitude que ce panneau ne se rouvrira plus jamais sur Az s’abat sur moi. Je serre les dents et ferme les yeux pour essayer de contenir tout ce qui se presse dans ma tête. De rage, je finis par envoyer un bras faire voler tous les cadavres de bouteilles alignés sur la table. Elles se fracassent par terre dans un boucan de verre brisé. Ça ne me soulage pas. Pas du tout. C’est beaucoup trop douloureux. Mes paumes s’abattent sur le plan de travail. Je les y presse de toutes mes forces. Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Pourquoi tout ça, pourquoi lui ? Pourquoi le fait de l’imaginer avec un autre type me donne à ce point l’impression d’étouffer ? L’orage gronde dans le ciel. Bientôt il n’y a plus que le tapotement discret de la pluie battant contre les volets qui emplit la pièce. Mais je ne l’entends pas.

    Encore une fois, il n’y a que l’absence d’Az qui retentit dans mon être. Et qui m’aspire comme une pierre.
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